Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
L’ESCALIER DU GOBELIN
L’ESCALIER DU GOBELIN

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L’ESCALIER DU GOBELIN

Etincelle de Feu as Etincelle de Feu

La pièce suivante était un escalier, ou plutôt une suite d’escaliers montants vers le haut, toujours vers le haut. En pierre grise, ils semblaient m’inviter à changer d’étage. Et, je veux bien l’admettre, j’étais curieuse. Je me posais des questions telles que « Combien y a-t-il d’étages ? Le château est-il infini ? Est-ce que je vais survivre jusqu’à la pièce cent mille ? Est-ce que tous les aventuriers vont se retrouver dans cette pièce ? Combien y a-t-il d’aventuriers comme moi ? » Oui. Je me posais beaucoup de questions. Mais c’était vrai : combien la château possédait-il d’étages ? Est-ce qu’il s’élevait vers le haut, toujours plus haut, défiant toutes les lois de la gravité ?

Mais le château n’avait-il pas défié assez de lois ?

Je m’élançai dans l’escalier ; Il était relativement bien éclairé, par des torches lumineuses et nombreuses. Mes bottes de cuir souple résonnaient sur la roche. Mais ce qui me frappait, c’est que nul part il n’y avait ni poussière ni mousse, comme si cette pièce était souvent parcourue, piétinée. J’écartai cette pensée de mon esprit. Je n’avais pas besoin de la peur.

Soudain retentit un grondement, un grognement terrible. Des pas lourds, pesants, faisaient trembler tout l’escalier. Je m’accrochai au mur pour ne pas tomber et dégainai Anduril. Il était temps ! Car au même moment, une créature gigantesque, imposante, arrivait devant moi. Un gobelin ! Un gobelin géant, à la peau verte et poisseuse, qui reniflait en disant, grondant : « Merr Caaltif ! Merr Caaltif ! » Je compris soudain que cela signifiait « Chair humaine ». Un frisson me parcouru l’échine.

Puis tout devint flou. Je courrais, courrais, gravissait les marches le plus vite possible. Je sentais l’haleine chaude et putride du monstre dans mon cou. Je n’en pouvais plus. Puisant dans mes dernières forces, je me retournai et brandissait Anduril. Les dents du gobelin étaient noires et rouges, pleines de sang et de bave luisante. J’essayai de lui administrer un coup dans la jambe, mais il bloqua mon bras avec sa main et m’envoya au sol. Je me redressai sur les coudes, sonnée. Il se pencha vers moi, et je ne réussi pas à m’échapper. Puis il m’arracha Anduril, mais poussa un cri de douleur lorsque sa peau entra en contact avec l’arme. La jetant loin de moi, il grogna et se tourna vers mon visage. Mais cet instant m’avait servi et j’avais invoqué un cocon de feu autour de moi. Il me laissa tomber sur le sol en glapissant. Je lui envoyais du feu, tant que je pouvais, mais cela m’affaiblissait. Alors je sautai sur le côté, ramassai Anduril, et m’apprêtai à le tuer. Le gobelin envoya son bras vers moi avec une rapidité surprenante. J’évitai, mais son ongle crochu m’entailla l’épaule. Animée soudain par une rage guerrière, je sautai sur lui, mon épée en avant. Il me griffa encore, au ventre, créant une blessure qui ne paraissait pas saine. Alors je fonçai, la lame d’Anduril rougeoyant devant moi, et je l’enfonçai dans le monstre. Il hurla, se débatit, mais je gardai l’épée enfoncée dans son abdomen. Il s’écroula.

Je ramassai Anduril et l’essuyai. J’étai couverte de sang -le mien et celui du gobelin qui m’avait attaqué. Je choisis un poignard en argent parmis les armes du monstre, dont il ne s’était pas servi. Peut-être qu’il ne pouvait pas les toucher, comme Anduril ? Quoi qu’il en soit, je ne me sentais pas prête à monter le reste de l’escalier. Alors je m’arrêtai au palier le plus proche, le 83, et poussai la porte de fer.

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