Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
L’ESCALIER DES RÊVES
L’ESCALIER DES RÊVES

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L’ESCALIER DES RÊVES

louve des ombres as louve des ombres

Je débouche dans un escalier en colimaçon au marches irrégulières, toujours sous le choc d’avoir retrouvé mes sens. J’ai le choix ente monter ou descendre. Je décide de monter.
Je m’emmêle les jambes, trébuche, me cogne. Je me sens de plus en plus mal et la fatigue commence à me gagner. J’ai le tournis.
Cela doit faire au moins une heure que je monte mais je n’ai pas l’impression d’avancer.
Chaque marche ressemble à la précédente qui elle même était semblable à toutes celles qui la précédaient. Chaque pas est plus douloureux que le précédent qui lui même était plus douloureux que tous ceux qui le précédaient. Chaque seconde parait plus longue que la précédente qui elle même paraissait plus longue que toutes celles qui la précédaient. Chaque respiration est plus laborieuse que la précédente qui elle même était plus laborieuse que toutes celles qui la précédaient.
J’ai l’impression que le sol tangue sous mes pied. Je vois trouble. Je tombe en moyenne tous les sept pas.
Je dois faire des pauses sans arrêt mais je n’arrive plus à reprendre mon souffle.
Pendant l’une d’elle, une peur étrange m’envahit et je me mets à courir sans prendre la peine de ramasser mon sac. Mes chutes se multiplient à une vitesse fulgurante.

Je tombe une fois encore et me tape la tête. Je reste quelque secondes sans bouger puis regarde en aval de l’escalier :
Une vague de feu violet me fonce dessus. J’ai juste le temps de crier puis le feu m’engloutit. Je ne ressens aucune brûlure mais je suis entrain de me noyer.
Soudain je me réveille. J’ai dû tomber dans les vapes en me cognant la tête. L’étrange sentiment de peur ne m’a pas quitté. Par réflexe, je regarde en aval de l’escalier et j’entends un grondement sourd. Je veux me relever, courir mais j’en suis incapable. Le grondement amplifie progressivement et, tout à coup, je vois une étrange gelée verte remonter l’escalier. Arrivée à mon niveau elle me monte dessus. Je hurle.
A nouveau je me réveille. Cette fois je me retiens de regarder en-bas car c’était à ce moment là que quelque chose de bizarre et mortel arrivait. Soudain je tombe . En regardant au tour de moi j’aperçois les marches de l’escalier séparées les une des autres tombant autour de moi.
Au bout d’un moment de chute, je me réveille et repars pour un autre rêve.
Je délire comme ça pendant des heures, des jours, des semaines; je meure de dizaines, de centaines, de milliers de manières différentes… du moins c’est l’impression que j’ai.
L’endroit où je me réveille est toujours identique. Je connais chaque pierre, chaque touffe de mousse, chaque fissure par cœur.

Au bout d’un long moment, VRAIMENT long moment, je me réveille une énième fois, mais ce coup ci je ne suis plus au même endroit. Je le reconnais au plafond qui n’est pas formé des même pierres. Est-ce reparti pour une autre série de rêves ? J’espère que non.
Il y a un truc qui me tracasse, mais ne sais pas quoi. Pourtant, c’est évident !
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Donc enfin ces horribles rêves sont finis. Tant mieux.
Il y a également autre chose qui change de tout à l’heure, ma positon. Dans mes rêves j’étais avachie, le dos contre la colonne de l’escalier en colimaçon, et maintenant je suis allongée, je suppose, sur une marche, recouverte d’une couverture, et la tête posée sur quelque chose d’à peu près mou.

Je tourne la tête, à ma droite, quelque marches plus haut, est assise une petite fille. Son apparence est étrange. Elle a une longue chevelure vert clair et une frange de côté qui lui cache à moitié l’œil gauche. Ses yeux sont marron foncé, tellement foncé que l’on ne distingue pas ses pupilles. Sa peau tout comme ses lèvres est d’un rose très pale. De son dos on voit sortir deux ailes jaune clair translucides presque transparentes. Elle est vêtue d’une robe aux longues manches bleu nuit qui lui arrive aux pieds.
D’une voix fluette et calme elle me dit :
– Bonjour. Ça va ?
– Euh je crois… Mais qui es tu ?
– Mon nom est Mina mais tout le monde m’appelle Mi et vous ?
– Je suis Naîla, cheffe de meute des loups garous. S’te plais me vouvoies pas.
– D’accord. As-tu faim ou soif ?
– Oui mais je n’ai plus mon sac et tu n’as pas l’air d’avoir quoi que ce soit non plus.
– Mon sac et le tien qui était à côté de toi quand je t’ai trouvée, sont sous ta tête.
Je me redresse, prends mon sac, l’ouvre et en sort une petite galette que je tends à Mina
– Non merci. Par contre si tu as de l’eau j’en boirai volontiers.
Je hausse les épaules, lui passe ma gourde et croque dans la galette.
– Puis-je avoir mon sac s’il te plait ? M’interroge-t-elle.
– Le voila.
Elle en sort une fiole de modeste taille, l’ouvre, et verse une fine poudre blanche dans sa bouche avant d’avaler trois grandes gorgées d’eau, ce qui m’inquiète un peu car il ne m’en reste plus beaucoup, et qu’économiser serait une bonne chose à faire, mais je ne peux pas lui refuser ça.

Après quelque minutes de silence la petite fille me demande :
– Veux-tu t’allier avec moi ainsi nous serrons plus fortes pour luter contre le château ?
– Oui, j’accepte.
– Allons y !
Je me lève et rends sa couverture qui s’avère être son manteau, à Mina. Cette dernière passe la bandoulière de son sac par dessus sa tête, alors que j’enfile les deux bretelles du mien, puis nous nous mettons en route.

L’ascension dure longtemps mais nous voyons enfin, au-dessus de nos têtes, à la place d’une infinité de marches, un plafond de bois qui se rapproche à chaque pas. Qui se rapproche peut être un peu trop car je ne manque pas de m’y cogner la tête. Nous le dépassons, puis marchons dessus. C’est une plate-forme ronde de même circonférence que l’escalier.
Il y a deux portes. Nous choisissons celle de gauche.

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