Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
L’ENDROIT OÙ J’AI RETROUVÉ BRIÈVEMENT UNE CONNAISSANCE
L’ENDROIT OÙ J’AI RETROUVÉ BRIÈVEMENT UNE CONNAISSANCE

L’ENDROIT OÙ J’AI RETROUVÉ BRIÈVEMENT UNE CONNAISSANCE

Il faisait noir. Aucune lumière n’était là pour éclairer la pièce. Je reconnaissais la sensation étrange qui m’étreignait lorsque je « voyageais ». Par acquis de conscience, j’appelai :
—Ombre ?
Personne ne me répondit. J’essayai, encore :
—Ombre ! Tim ! … L’elfe ? Quelqu’un ?!
Rien que le silence. Même un plic-ploc lointain m’aurait suffi. Je ne m’étais jamais retrouvée seule lors de mes visions. J’avais retrouvé la vue, mais là, il n’y avait rien à voir. Je continuai à égrainer les noms de ceux que j’avais rencontré, ceux dont j’avais entendu parler :
—Le nain ? Un gars ? Leeko ? Lilou.lila ? Jad ?
Ce dernier nom me fit mal, à l’intérieur, profondément à l’intérieur de moi. Sans que je ne m’en rende compte, les larmes commencèrent à couler sur mon visage. Brûlantes, elles dévalaient mes joues pour aller se perdre dans mon cou. Je poursuivis ma litanie, répétant en boucle les mêmes noms, en rajoutant au fur et à mesure que je les piochais dans ma maigre mémoire. Enfin, je finis par m’écrouler au sol, secouée de sanglots.
Combien de temps restai-je ainsi ? Impossible à dire.
Quand une main se posa sur mon épaule, je sursautai et relevai la tête. Une silhouette d’enfant était apparue et se tenait à mes côtés. Il m’était familier quand que je lui mette un nom dessus.
—Tu ne me reconnais pas ? C’est vrai que la dernière fois, tu ne pouvais pas me voir.
La voix. Je reconnus la voix.
—Aiden ?
—C’est bien moi. Je n’ai pas beaucoup de temps. Il faut que tu te réveilles. Cela fait trop longtemps que tu as perdu pied avec la réalité. Il va bientôt se passer quelque chose d’important. De très important. Je ne peux pas t’en dire plus… désolé…
Trop d’informations d’un seul coup. Une seule remarque parvint à franchir mes lèvres :
—Tu peux me toucher ? Mais la dernière fois…
—Ici les règles sont différentes. Tu l’as remarqué. Le temps ne s’écoule pas de la même manière. Tu as pu voir l’invisible. Voyager ailleurs. Protéger ton esprit pour qu’il ne se noie pas dans la Créature. J’ai pu t’y retrouver. Et il y encore tellement de possibilités que tu n’as pas encore explorées.
Il me donnait toutes ces explications si facilement, avec un sourire si bienveillant sur le visage.
—Mais… je…
—Va.
Aiden posa sa main sur mon front. Aussitôt ma conscience sombra.

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