Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE REFLET DU SALON DES PARAPLUIES ROUGES
LE REFLET DU SALON DES PARAPLUIES ROUGES

LE REFLET DU SALON DES PARAPLUIES ROUGES

Arthus

Je m’écrase sur le parquet sans aucune forme de cérémonie. Les lieux me sont familiers. C’est le même salon que précédemment. Les parapluies sont de retour. Cette fois, je me garde de les toucher et déambule en dessous en retournant dans ma tête ce qu’il vient de se passer.

Je viens de traverser un miroir.
De passer de l’autre côté.

Mon cerveau fricote avec le bogue et je n’envisage même pas de m’interroger sur comment ceci peut être possible. J’ai vu trop de choses étranges depuis que je suis entré dans ce Château pour continuer à me poser des questions sur toutes les absurdités que je vois. Je lève une main pour la passer dans mes cheveux, et à cet instant, je freeze pour de bon. Il y a un problème. Je me passe toujours la main droite dans les cheveux. Celle qui est en l’air est la gauche. Le doute s’infiltre en moi. Après quelques tests résumés à agiter mes doigts et mes bras, je me retrouve face à l’inéluctable conclusion : tout est inversé.

Je suis dans le reflet du miroir.

Ma salive a du mal à passer quand je déglutis. Est-ce que je vais rester comme ça toute ma vie ? Il me faut traverser à nouveau ! Je cours jusqu’au miroir, soudain devenu gauche depuis que j’ai fais cette découverte. Mais plaquer ma main sur la vitre froide n’a aucun effet. Impossible de revenir en arrière. Je tourne en rond, au bord de la crise de panique. Il n’y a qu’une seule manière de savoir si cet état est définitif. Je m’arrête devant la porte. Respire un grand coup. Et la passe.

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