Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE PLACARD À ESPRITS
LE PLACARD À ESPRITS

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LE PLACARD À ESPRITS

rouge-gorge as rouge-gorge

La bouche d’aération donnait sur une petite pièce aux murs gris de poussière. Une petite grille s’ouvrait sur le plafond, et il y avait environ deux mètres entre celui-ci et le sol d’un matériau non-identifié mais néanmoins solide. Il n’y avait pas d’ampoules, de bougies ou de fenêtres, et a seule lumière provenait d’un faible rai sur les bords de la porte.
Je me retransformai rapidement en humaine, car ma vision en lieu sombre était bien plus performante sous cette forme que sous celle d’un rouge-gorge. Le lieu était très exigu et encombré. Je distinguai, au fur et à mesure que mes yeux s’habituaient à l’obscurité, des formes longues et très fines, des espèces de bouteilles posées à même le sol et des choses qui ressemblaient à des seaux. Avec un petit hoquet de surprise, je compris que j’étais dans un placard à balais.
Légèrement vexée, j’entrepris de pousser la poignée, mais la porte ne s’ouvrit pas. J’eus beau faire tout ce que je pouvais, impossible de sortir. De désespoir, je donnais un coup de pied dans le panneau de bois, sans effet.
-Ça ne set à rien, elle est verrouillée, et seule une clé peut te permettre de sortir, et non une quelconque force humaine… ou animale.
-Je n’ai pas la clé, dis-je stupidement dans un premier réflexe.
Il fallut quelques temps à mes connexions synaptiques fatiguées pour comprendre ce qui était en train de se passer.
-Eh, mais qui êtes vous, d’abord ? demandai-je enfin. Et où êtes vous ? Et que savez-vous à propos des… animaux ?
-Je suis Air, un esprit prisonnier de ce château, dit la voix qui, remarquai-je, étais plutôt féminine. Je suis juste derrière le mur, caché à la vue de tous par un vicieux sortilège, pour répondre à tes deux premières questions. Quant à la troisième, je suis largement capable se reconnaître une oiseau-garou quand j’en sens une.
-Que voulez-vous ?
-Que tu me rendes un service très précieux.
-Et qu’aurai-je en échange ?
-Vous autres êtres de chair êtes si cupides… Tu auras la clé.
-C’est d’accord.
-Parfait. Je veux que tu ailles me chercher mes ailes. Elles sont accrochées au mur à droite de la bouche d’aération. Apporte-les au coin du mur de gauche, sous la marque dorée.
Il y avait en effet une paire d’ailes de libellule verdâtres. Je trouvais une petite marque dorée sans sens particulier, et y déposait les ailes, aussitôt, le mur se déroba, révélant une étrange créature. C’était une sorte de petite fée aux écailles vertes très serrée, qui faisait la taille de ma main. Elle était revêtue de lambeaux de soie verte. À peine se ailes effleurèrent-elles son dos qu’elle s’y fixèrent.
Elle voleta jusqu’à la serrure, y fit tourner la clé, mais, alors que le battant allait s’ouvrir, elle me demanda d’une voix hésitante :
-Dis, est-ce que je peux venir avec toi ?
-Bien sûr, lui répondis-je, se serait avec plaisir !
-Super ! Mais, dis-moi, quel est ton nom ?
-Appelle-moi rouge-gorge.
Elle me sourit et, ensemble, nous partîmes vers l’inconnu.

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