Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE LABYRINTHE
LE LABYRINTHE

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LE LABYRINTHE

Louvelo as Louvelo

(ou comment Alden a failli se faire tuer par une araignée géante)

Dans la pièce suivante, je me retrouvais face à un haut mur en pierre, avec une ouverture assez large au milieu.
Je réalisai qu’il s’agissait de l’entrée d’un Labyrinthe. Je pouvais apercevoir un dédale infini de couloirs, de croisements enchevêtrés de murs plus hauts que moi.
Je jetai un regard vers Alden. Il était debout, non loin de moi, silencieux, observant le Labyrinthe.
Je mordillai ma lèvre. Ce que je ne lui avais pas dit, c’était que je pouvais, rien qu’en touchant la dague pendue à ma ceinture, savoir tout son passé, lui rendre tous ses souvenirs. Mais le prix à payer serait grand, et je ne voulais pas essayer. À chaque fois que j’utilisai la dague, elle m’enlevait une partie de mon âme, me prenait une part d’humanité. Et plus je l’interrogeais, plus elle brillait. Comme si elle absorbait mon esprit. J’avais tenté maintes fois de m’en débarrasser, mais je ne pouvais pas. Elle revenait toujours dans mon fourreau, comme par magie.
Je chassai ces pensées de ma tête et interrogeai Alden.
« On y va ? De toute façon, on ne peut pas retourner en arrière dans le château. J’ai déjà essayé.
-D’accord. » dit-il en hochant la tête.
Je posai mon sac à terre et plongea ma main dedans. J’en sortis une petite et mince dague, que je tendis à Alden. Il fit un pas vers le labyrinthe.
« Attends. Tu connais la légende du minotaure ? »
Alden secoua la tête négativement.
« Dans la légende, Thésée doit combattre le Minotaure, qui est une créature mi-homme mi- taureau. Le Minotaure vit au milieu d’un énorme labyrinthe. Ariane, sa fiancée, lui donne une bobine de laine qu’il déroule au fur et à mesure de sa progression pour pouvoir retrouver son chemin s’il se perd.
-Tu as une bobine de laine ?
-Non, mais de la ficelle. Ça pourrait nous aider. »
Je sortis de mon sac un épais rouleau de ficelle, et l’attachai autour de la poignée de la porte, puisque il n’y avait nulle part autre où je pouvais l’attacher.
« Louvelo ? demanda Alden d’une voix hésitante.
-Oui ?
-Dans la légende, est-ce que Thésée tue le Minotaure ?
-Hmm… Oui. Il le tue à mains nues, selon la légende.»
Alden hocha la tête, et je me dirigeai vers le Labyrinthe.

Alden.
Mon esprit était vide, privé de souvenirs. Un seul nom tournait en ronde dans ma tête. Alden. Alden. N’importe comment je le disais, ce nom me semblait étrange. Il éveillait en moi un vague souvenir, mais je ne pouvais l’associer à moi-même.
Je soupirai, suivant Louvelo à travers le dédale des couloirs. Les murs gris s’étendaient devant nous dans un enchevêtrement confus. Louvelo tenait la ficelle dans sa main, la déroulant lentement pendant que nous marchions. Elle avait l’air d’une guerrière, avec ses courts cheveux couleur cuivre et sa tunique vert sombre. Sur ses épaules, elle portait un sac à dos, et à sa taille était accrochée une ceinture en cuir avec un fourreau où était rangée une dague orange, brillant doucement. Je regardai ma propre dague, que je portais dans ma main, mes habits simples ne comportant pas de poches. Elle était simple, en acier, mais dangereusement aiguisée.
Le sol en pierre était froid sous mes pieds nus, une sensation désagréable.
Je me rappelai soudain de l’anneau que je portais à la cheville. Esclave. J’étais un esclave. J’eus un frisson. Peut-être que c’était mieux que je j’ignore tout de mon passé.
« Alden ! » appela Louvelo.
Alden. Alden. C’était moi, Alden!
« Oui ? répondis-je, en accélérant le pas pour la rattraper.
-Regarde ça ! »
J’observai alors ce qu’elle me montrait. C’était un autre couloir, similaire à celui où nous étions. Sauf que celui-là était bouché par un épais rideau de toiles d’araignées. De grosses, énormes toiles d’araignées qui traversaient le couloir de part en part. Je m’imaginai les araignées qui devaient tisser de toiles pareilles et frissonnai. Louvelo devait penser la même chose, car elle avait sa main posée sur sa dague d’un geste nerveux.
« Il faut qu’on fasse attention. Prépare-toi à combattre. »
Je hochai la tête. Je ne savais pas si je savais me battre. Je l’espérai.
Une trentaine de mètres plus-tard, j’eus la réponse…
Quand une énorme araignée me sauta dessus. Je me retrouvai écrasé par le poids de l’énorme bête, noire et velue. Je sentais la chaleur de son souffle sur mon visage, la puanteur de son corps. Je ne voyais que l’araignée, ses huit yeux luisants, son visage noir et velu emplissant mon champ de vision.
J’avais du mal à respirer ; l’araignée me compressait la poitrine. Je voyais ses crochets s’agiter devant mes yeux tandis que ma vision devenait floue…
Soudain, une vive douleur à l’épaule. Puis, tout devint noir.

Louvelo :
Je vis Alden s’effondrer sur le sol. Une araignée l’avait attaquée par derrière. Je me retournai brusquement, sentant une présence derrière moi. Une autre araignée courait vers moi vite. Trop vite. Je sortis mon épée de son fourreau. Mais je savais qu’Alden était en mauvaise position, en danger de mort. J’avais un choix ; soit je l’aidais, sois je le laissais mourir et je sauvais ma peau.
La réponse était évidente.

Je baissai mon arme, et me précipitai vers Alden. L’autre araignée était penchée sur lui, sa tête velue au-dessus de la sienne.
Puis ses crochets se refermèrent sur son épaule. Alden ferma les yeux.
Je restais figée sur place, pétrifiée d’horreur.
L’araignée se tourna vers moi, ses crochets étaient luisants de sang et de venin.
« Nous pouvons sauver ton ami humain. Mais il faut nous suivre sans discuter. »
Je mis un moment pour comprendre d’où provenait la voix grave et rauque.
L’araignée parlait.
L’araignée qui me poursuivait s’était arrêtée derrière moi. J’entendais son souffle rauque dans mon dos, le bruit de ses crochets qui claquaient dans l’air.
Je regardai le visage blême d’Alden. Il gisait, inerte sur le sol en pierre. D’après l’araignée, il n’était pas mort. Son épaule était couverte de sang et de venin verdâtre qui suintait de sa blessure.
Je hochai la tête, trop remuée pour parler.
Une des araignées – celle qui n’avait pas parlé chargea Alden sur son dos. L’autre araignée me fit monter sur le sien.
« Bande-toi tes deux yeux. »
Je sortis de mon sac un morceau de tissu que j’attachai autour de mes yeux. Puis l’araignée se mis en route.

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