titelilou as titelilou
Il faisait grand jour lorsque je me réveillai en sursaut.
Quel élément extérieur m’avait sortie de ma torpeur, de ce sommeil sans rêve qui semblait avoir duré des années ?
Je ne le saurais surement jamais.
Toujours est-il que, ce matin là, j’ouvris enfin les yeux. Pour découvrir que j’étais allongée sur une étendue de carrelage blanc baigné par les rayons de soleil.
L’esprit encore embrumé, je tentais de me souvenir de ce que je faisais en ce lieu étrange.
Il y eut un instant confus où revinrent en pagaille des souvenirs de lointaines aventures. Chenilles, félins, jardin, nuages…
Et puis… Mes pensées s’éclaircirent.
J’étais dans le Château, oui, dans l’immense Château aux Cent Mille Pièces. Et ma coéquipière, Aqua, semblait avoir disparu de la circulation…
Je me levai en époussetant ma robe qui foisonnait de toiles d’araignées. Peut-être, comme la Belle Au Bois Dormant, avais-je dormi des siècles…
Je jetai un regard circulaire autour de moi, étonnée par la vision qui s’offrait à les yeux. Sur le carrelage blanc qui semblait d’étendre à l’infini trônaient des centaines de véhicules de tous genres, de toutes époques confondues. Je commençai lentement à évoluer entre les machines. Je découvris donc tour à tour un vélo de course orange, un kart bariolé tout droit sorti d’un jeu vidéo, un char doré surmonté d’une pancarte « PROPRIÉTÉ D’APOLLON » , une twingo verte à pois roses, un squelette de cheval, une Ferrari violette, une locomotive de la taille d’un dé à coudre, une girafe à roulette, un Nimbus 2000, une barque elfique, une machine a remonter le temps, un parapluie, un tapis volant, un sous marin soviétique rouillé et …
C’est là que je la vis.
Elle était allongée sur le sol, endormie et couverte de poussière.
-Aqua !
Toute contente d’avoir retrouvé ma compagnonne, j’esquissai quelques pas de danses (fort gracieux, il me semble) , puis je secouais doucement la dormeuse.
-Aqua ! Regarde où nous avons atterri ! Cette salle est extraordinaire !
L’intéressée ouvrit un œil – puis deux- et me fixa comme si je venais de lui annoncer que j’étais l’envoyée du syndicat des crevettes bulgares.
Elle se frotta les yeux, bailla, étira ses muscles endoloris, et retrouva enfin sa légendaire lucidité.
-Le Château… , murmura-t-elle. Oui, je me souviens…
Elle se leva alors et eut la même expression de surprise que celle que j’avais eu un peu plus tôt.
-Eh bien ! , s’exclama-t-elle, « Décidément, cet édifice n’a pas fini de nous surprendre ! »
Je souris doucement. Je venais de repérer la sortie de cet étrange garage. A quelques centaines de mètres, entre une Harley Davidson géante et un carrosse étincelant de pierreries se trouvait une petite ouverture ronde.
Je me tournai vers Aqua.
« Prête à continuer l’aventure ? »
-Prête !
Alors, sans plus attendre, je courus avec elle vers ce trou sur l’inconnu.