Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE COULOIR DES OMBRES VU D’UNE AUTRE OMBRE OÙ JE SAUVE MODESTEMENT L’OUBLIEUSE
LE COULOIR DES OMBRES VU D’UNE AUTRE OMBRE OÙ JE SAUVE MODESTEMENT L’OUBLIEUSE

Warning: Trying to access array offset on null in /var/www/223829/site/wordpress/wp-content/themes/bravada/includes/loop.php on line 341

LE COULOIR DES OMBRES VU D’UNE AUTRE OMBRE OÙ JE SAUVE MODESTEMENT L’OUBLIEUSE

… as …

Je ne sais combien de temps je restai là, immobile, hallucinée.
Pas possible ça, pas possible !
Le couloir est rempli de monde. Rempli de silhouettes sombres. Rempli d’ombres de morts. J’hurle. J’hurle, et me rend compte qu’on ne me remarque pas. Le souvenir de ma Perte remonte à ma mémoire. Je n’avais jamais compris comment diable ma propriétaire avait à l’époque réussit à m’enfermer derrière un mur. Ses mots me remontent dans la gorge.
« Ne bouge pas, ne me suis pa ! Cette quête doit être réalisée seule…Seule… »
Je comprends soudain tout. Tout. Ma maîtresse était partie dans ce Château. Et y est probablement morte. Morte lorsque moi j’y suis entrée. Je frissonne. Ai-je donc provoqué la mort de ma propriétaire ? Quel que soit l’agacement procuré par l’obligation de la suivre tout le temps et de me faire écrabouiller par des pieds boueux, elle me manque toujours.
J’avance dans ce couloir, et la culpabilité me tort l’esprit. Je me sens mal. Les murs de ce couloir sont d’un blanc jaunâtre suintant d’humidité. Le sol, fait de vieilles lattes couleur caramel, est gondolé par l’eau (les larmes ?). De ci de là, au plafond, de vieilles ampoules nues dégagent une lumière blafarde et mouillée. Aucun meuble, aucune décoration, juste des générations d’ombres éplorées qui pleurnichent dans leur coin. J’avance
Au loin, un hurlement retentit. J’avance dans cette direction et mes pas se font plus rapides.
Le hurlement provient de l’unique personne vivante de ce couloir. Ses yeux sont remplis de terreur, et des larmes dégoulinent sur ses joues. Elle fixe les silhouettes pâles et désespérées, sans se rendre compte que sa propre ombre gigote et se tortille de douleur. La jeune femme se roule en boule et ferme les yeux, balbutiant des mots incompréhensibles. Je l’observe quelques temps, tout en gardant un œil sur son ombre qui bouge de plus en plus.
Et ce qui devait se passer arriva, son ombre se détacha avec un « pop », et, agonisant, se tordit de douleur sur le sol avant de cesser brusquement de remuer. La femme pousse un hurlement silencieux et est secouée de spasmes brutaux. Sa respiration se fait de plus en plus faible. Instinctivement, je m’approchais et, en une seconde, pris une des décisions les plus importantes de ma vie. Je sortis mon ombre de poignard, entaillait ma peau et celle de la jeune femme et liait nos sang et nos vies. Un tourbillon m’envahit, et mes pas s’attachèrent à ceux de la jeune femme. Sortant, tirant, poussant, je finis par l’obliger à se lever. Elle avait l’air complètement hébétée.
-La sortie est là-bas, lui glissai-je par pensée
Je la dirigeai vers la bonne direction, et c’est d’un commun mouvement que nous ouvrîmes la porte du passé.

Partager...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *