Shvimwa as Le Bazar De Khgflxa (Shvimwa)
Orgonn
J’étais dans la pièce-royaume, celle où j’avais passé toute mon enfance.
Il faut que je vous présente mon Royaume.
Les habitants y sont répartis en 10 castes :
1 Le Roy et sa famille
2 Les nobles (sans privilèges)
3 Les banquiers
4 Les marchands
5 Les prêtres (caste particulière)
6 Les forgerons et autres travailleurs du métal
7 Les paysans
8 Les pêcheurs
9 Les guerriers
et les serviteurs.
Les serviteurs sont aussi les conseillers de leur maître, ce sont les intellectuels, qui œuvrent dans l’ombre pour notre Royaume, qui donnent les idées mais n’en gardent aucune gloire.
Les prêtres sont de toutes croyances, toutes les religions sont égales dans notre Royaume.
Pour changer de caste, tous les deux ans un tournoi de compétences est organisé.
Notre peuple est un peuple d’honneur, en Shvimwaïen, « je te promets » se dit comme « je remets ma vie entre tes mains » et « traître à la parole donnée » comme « tu as le devoir de mettre fin à tes jours » !
Les guerriers sont mal considérés, car autrefois mon peuple n’aimait que la guerre et un jour, le Roy mourut sans héritiers. Le peuple s’entretua pour le trône, et depuis la guerre est proscrite.
Je me rappelle que tous les matins, Lala, notre nourrice, nous disait :
» Chrlaï, slish ! »
Auquel je répondais :
» Naïch, Lala ! »
Cette formule rituelle (chrlaï) se traduit littérairement par » Je te salue, toi et les tiens, que la santé et la chance soient avec toi, que le bonheur te sourisse. Vas-tu bien ? »
Notre langue, le Shvimwaïen, était assez complexe ! D’ailleurs, ma sœur Shvimwa tire son nom de notre langue, il signifie » la douceur du miel, la beauté de la rosée et la lueur de l’Aube », ainsi était parfois nommé notre langage.
Le Royaume, quand à lui était…beau. Ni trop grand, ni trop petit (enfin tout est relatif, il n’était ni trop grand ni trop petit pour nous qui faisons tous dans les deux mètres et demi !). On y trouvait la capitale (et l’unique ville), Lackfàr, du nom du fondateur. Elle était entourée de champ et au centre se trouvait le lac des pêcheurs. En périphérie Nord, il y avait le Palais royal et au Sud des comptoirs marchands florissaient. Les Nobles vivaient dans le Palais et les ateliers artisanaux étaient dispersés dans la ville. Vous en savez assez pour que je commence mon récit. Depuis que Dvango m’avait placé sur le siège, je revivais, spectateur, mon enfance. Voici mon histoire :
Je suis né le premier du mois Dragon de l’ère du Griffon avec mes deux sœurs. Malgré la mort de la Reine, notre mère, le peuple était en liesse : enfin des héritiers pour le Royaume ! Nous avons grandi à l’abri des murs du Palais. Au fur à mesure, notre père, le Roy, est devenu colérique, méchant, mauvais, tyrannique…Et un jour, il est parti. Tout ceci, je le revivais, des souvenirs que je croyais enfuis resurgissaient… Que voulait Dvango ? Repris dans la ronde de mes souvenirs, je revois la cour où je me battais avec les valets et les paysans, les précepteurs qui se faufilaient dans ma chambre d’enfant remplie de jouets, les banquets avec mon père. Tout ceci a disparu avec lui. Quand il est parti, la joie et les rires se sont évaporés dans la rosée. Sur tous les visages, la tristesse et tous pleuraient le Roy disparu. Et tous fuyaient ma sœur Plitza, dont les cheveux et les yeux mauves désignaient comme une sorcière. On l’accusait de tous les maux de la terre. Alors elle se renfermait sur elle-même. Jusqu’au soir où… tiens, je ne m’en rappelais plus ! Un soir sombre de décembre, froid et triste, que la neige si impersonnelle défigurait, Plitza en eu marre. Marre d’être fuie, marre d’être à l’écart. Elle avait explosé, de colère et de rage. Sa haine s’était déchainé, des éclairs s’abattaient autour d’elle, de la fumée jaillissait de tous les orifices de son corps. Dvango, ce soir-là avait dit (je m’en rappelle enfin), de sa voix mielleuse et douce, il avait dit :
murmurant « Alors voici le fameux pouvoir de le fille, le Maître sera content ! »
à haute voix « Allons, ma nièce, voyons, du calme ! Je sais que vous avez un énorme potentiel mais ne m’obliger pas à user de la force ! »
Plitza s’était calmée mais c’est depuis ce moment qu’elle parle en vers et qu’elle fuit le contact humain. Peu de temps après, Père était revenu. Le despote qu’il était devenu était haï par tous et la Révolution « Aube Nouvelle » débuta dans de sanglant combat à la veille de Noël. Au nouvel An, une nouvelle vague de combats poussa Père à nous emprisonner. La suite, vous la connaissez.
Je me réveille en sursaut. Où suis-je ? Voyant Dvango, je cours vers une porte mystérieusement apparue.