LA PIÈCE QUI ME RAPPELA SINISTREMENT GOREVILLE

Quand je vis des pieds sans orteils jonchant le sol,quand j’entendis du sang couler et former une fontaine, quand j’humais l’odeur d’un cadavre en décomposition,je me sentis chez moi dans cette piece.Pendant ma jeunesse(même si 14 ans c’est déja jeune)j’avais été gouteuse dans un laboratoire de poison jusqu’à son déménagement dans le Château,puis messagère des nouvelles intéressantes(les mauvaises)à Goreville.Et là…Je revis Décro le Cannibale,Flusy qui se fit manger le cerveau à l’âge de quatre ans(c’est moi qui l’ai annoncé à ses parents),et Ginger la petite fantômette rousse qui acheva sa vie dans une pluie gorevilliène(c’est moi qui l’ai annoncé aussi.)J’extirpai des pastilles à la menthe de mon sac et j’en donnai à certains habitants(la moitié sont allergiques au sucre).Là dessus le chef,Triophto,l’humanoÏde aux trois yeux m’expliqua: »Tu sais,une énorme inondation de liquide amniotique a fait rage à Goreville.Les survivants sont devenus explorateurs,et sont sortira ce soir.
-A propos,j’ai une nouvelle à vous annoncer.Une nouvelle interessante,mais pas des plus agréables à entendre(Combien,mais combien de fois ai-je prononcé ces mots?)
-ça change,ricana Ginger.
-Cinq mots:Sortir Du Chateau Est Impossible.
-…!
-Désirez vous de nouvelles pastilles de menthe?Vous êtes plus aimables que dans la salle précédente. »
On voulut m’offrir du lait de foie,je refusais poliment.Eux me demandèrent à quoi étaient mes pastilles de menthe et prirent ma réponse sarcastique(au citron,pourquoi?)au sens propre.Après quoi je racontai à ma conscience des légendes folkloriques gorevilliènes et elle(ou il) me pria d’arreter au bont d’un quart d’heure(le temps passe vite dans cette piece!).Je déclarai fièrement que j’avais moi même choisi la disposition des lettres sur les claviers américains,que les six premières lettres etaient celles qui composaient mon prénom,Qwerty.(Je sais que je radote mais j’adore en parler.)Et enfin je remarquai que cette piece n’était pas si sinistre que ça en dépit de son nom. »C’est à cause des pastilles de menthe,intervient Triophto l’humanoÏde.
-Non,c’est la convivialité,corrigea ce/cette rabat-joie intelligent(e) quand même. »
C’est peut être pour cela qu’on m’a embauchée:je peux annoncer la pire nouvelle du monde,ce sera toujours de façon agréable à entendre,et une friandise dans le sac.Je lançai un adieu à la cantonnade,ne serrant aucune main par égard pour ceux qui en étaient dépourvus.On me répondit de prendre soin de moi,ce qui me fit un peu de peine pour eux.J’aurai pu être l’une des leurs mais je suis bien trop optimiste pour cela. »La prochaine piece va te plaire,prévint ce souffle qui hante ma tête.J’adore annoncer la couleur,et la couleur est le rose. »