Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE POUSSIÉREUSE
LA PIÈCE POUSSIÉREUSE

LA PIÈCE POUSSIÉREUSE

Minouchka

J’ouvris les yeux. Je devais avoir dormi un moment. Des effluves de rêves sans queue ni tête me revenaient lentement, et je me sentais étrangement reposée. Je me levai, m’étirai et… éternuai. Un nuage de poussière s’éleva, me faisant tousser de plus belle, soulevant un nouveau nuage, etc. Lorsque ma crise fut passée et la boucle bouclée, j’attendis que la poussière retombe pour observer la pièce.
La chambre était assez petite, avec des murs rapprochés et un plafond bas. Un meuble en ruine était appuyé contre un des murs. Mais ce qui frappait le plus, c’était la poussière qu’il y avait partout. Un épais voile poussiéreux recouvrait tout: les murs, le sol, le plafond, le meuble en bois brut et la porte. Dans les coins et les angles, des toiles d’araignées agrémentaient le tout.
J’observai tout cela d’un œil critique: aucune porte sur aucun mur, sauf celle d’où j’étais venue. Mais la poignée avait déjà disparu, condamnant cette sortie.
Soudain, je remarquai avec horreur que ce n’était pas que la pièce qui était empoussiérée: j’étais moi aussi recouverte d’une couche grisâtre et poudreuse; une toile d’araignée avait été tendue entre mes oreilles.
Dégoûtée, je secouai la tête pour la faire tomber. Je détestais les araignées et tout ce qui s’y rapportait. Heureusement, la propriétaire de la toile était morte et disparue depuis longtemps, tout comme ses congénères.
Je me secouai toute entière pour faire partir la poussière, mais je ne réussis qu’à faire monter un nouveau nuage. Je m’assis et attendis qu’il retombe, tout en réfléchissant: d’où venait cette poussière? Quand, et comment s’était-elle déposée sur moi? Avais-je dormi si longtemps que je m’étais enpoussiérée toute seule?
Je faillis éclater de rire. Si c’était vraiment le cas, mon sommeil aurait dû durer des mois, voir plus, pour que ce soit possible!
C’était totalement ridicule, mais le malaise demeurait. Je décidai d’ignorer ça pour le moment. J’avais plus urgent à faire: sortir de cette pièce et retrouver Bastien, Éliane et Charlie.
Je fis lentement le tour de la pièce, examinant attentivement chaque mur, mais je ne trouvai rien. Puis mon regard se posa sur le vieux meuble rongé par le temps et la poussière. Il était fermé à clé, mais il ne devait plus être bien solide.
Je me jetai deux ou trois fois contre la fine paroi de bois, puis il céda enfin. Sans réfléchir, je m’élançai dans les ténèbres du vieux placard, prête à tout.

Autrice : La Panthère Qui Ronronnait, sous le pseudo « La Panthère Qui Ronronnait »

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