Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE PLONGÉE DANS L’OBSCURITÉ ET TRÈS, TRÈS, TRÈS MOUILLÉE (ET OÙ WELLAN A MOUILLÉ SES ÉCAILLES)
LA PIÈCE PLONGÉE DANS L’OBSCURITÉ ET TRÈS, TRÈS, TRÈS MOUILLÉE (ET OÙ WELLAN A MOUILLÉ SES ÉCAILLES)

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LA PIÈCE PLONGÉE DANS L’OBSCURITÉ ET TRÈS, TRÈS, TRÈS MOUILLÉE (ET OÙ WELLAN A MOUILLÉ SES ÉCAILLES)

Louvelo as Louvelo

Plouf!

J’ouvris la bouche pour pousser un cri, mais, au lieu de ça, j’avalai une grande gorgée d’eau. Je suffoquai. J’étais tombée dans une grande étendue d’eau froide avec une violence qui me coupa le souffle. Je fus trop surprise pour réagir, et je sombrai lentement. L’eau pénétrait dans mes poumons, et je commençai à manquer d’air.
Reprenant mes esprits, je secouai la tête et donnai un grand coup de pied pour remonter à la surface. Et j’inspirai profondément. Je balayai les environs du regard… Ce qui ne servait à rien. La salle était plongée dans l’obscurité et je ne distinguai rien du tout.
Mon sac à dos pesait trempé, sur mes épaules. Je grimaçai, songeant à son contenu qui devait maintenant être imbibé d’eau.
Je me mis à réfléchir. Le miroir avait dû me transporter là, lorsque je j’étais en train de combattre le monstre dans l’arène.
C’est alors que je me souvins du dragon. Je décidai de l’appeler, espérant qu’il m’éclaire un peu, en lançant une boule de feu, par exemple.
-Euh… Dragon ?
Á côté de moi, je sentis l’eau s’agiter, et quelques petites vagues vinrent troubler le calme de la surface. Haussant la voix pour couvrir le bruit des clapotis, je dis :
-Tu es-là ?
Une voix pleurnicharde me répondit.
-Mes écailles sont mouillées… beeeuh heu heuuuuu… snif.
Il me fallut un peu de temps pour comprendre. C’était un dragon. Les dragons crachaient du feu. Les dragons devaient détester l’eau.
-Est-ce que tu pourrais nous éclairer ? Avec ton feu ? fis-je, me sentant un peu coupable d’être incapable de le consoler.
-Mes écailles sont mouillées… répéta t’il.
Je soupirais d’agacement.
-Peut-être, mais là, on est coincé dans une piscine, où je ne vois RIEN, et j’aimerais VRAIMENT sortir de là !!
Je pausai pour un moment et repris, d’un ton plus diplomatique, cette fois.
-D’ailleurs, si on sort de là, tu pourrais sécher tes écailles et nous faire un bon feu, pour se réchauffer.
Le dragon resta silencieux un moment, puis les remous dans l’eau cessèrent. Bien que je ne le vis pas, je savais qu’il réfléchissait à ma proposition. Et, quelques secondes plus tard, une boule de feu jaillit et vint illuminer le plafond. Je faillis hurler de joie, mais me retint et observai la pièce.
Le dragon barbotai dans l’eau, à côté de moi. Sur son visage, il arborait un air dégouté, presque comique.
Les murs de la pièce étaient peints en noir. Partout, il y avait de l’eau… noire. Le plafond était à environ deux mètres de ma tête, noir aussi. Je déglutis.
-Je pense que, si on veut sortir, il va falloir plonger. Il n’y a pas de voie de sortie, en haut, fis-je remarquer, d’un air désolé.
-QUOI ?!
Le cri du dragon résonna dans toute la salle. Je grimaçai.
-Tu m’as entendue.
Le dragon émit un long grognement, mais ne dis rien.
-Bon. A trois, j’y vais. Un. Deux.
Je pris une longue inspiration.
-Trois.
Je plongeai sous l’eau, suivie du dragon, et l’obscurité m’avala.

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