Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE OÙ JE DÉCOUVRE ENFIN LE CIEL
LA PIÈCE OÙ JE DÉCOUVRE ENFIN LE CIEL

LA PIÈCE OÙ JE DÉCOUVRE ENFIN LE CIEL

Cette pièce a été explorée par Amayelle et Shvimwa

Nous sommes dans une pièce incroyable… Une pièce que j’ai toujours rêvé d’explorer. Une pièce maintenant inespérée…
Le sol est bleu pastel, lisse, et légèrement froid sous mes pieds nus. Les murs sont de la même couleur. La pièce a une forme de pentagone. Et sur chaque mur de la pièce, une porte. Les murs sont de différentes teintes, allant du bleu très clair au bleu de nuit. Les portes tranchent, car elles sont immaculées. Il n’y a aucun objet dans cette pièce, qui est entièrement vide. Mais, ça n’enlève rien à son charme. Car le plafond, est pour moi des plus extraordinaires.
Il est magnifique. Bleu clair, de petites choses blanches le parsèment. Une boule lumineuse est au centre. Elle réchauffe doucement mon visage. Les choses blanches se déplacent, doucement. Cette étendue de bleu me fait rêver.
Je me tourne vers Immanuel. Il sourit, chaleureusement. Il me regarde, et murmure, doucement, heureux.
-C’est ce que tu as toujours voulu voir, Amayelle.
-Non…
-Si. C’est le ciel.
Je ne peux plus rien dire. Je suis époustouflée. Le ciel, est au dessus de moi.Ce que j’ai toujours rêvé de découvrir !
Je m’exclame, fortement.
-C’est sur nos épaules que réside le poids du ciel, on pourrait le toucher de nos doigts…
Et pourquoi pas, après tout ? Je bats doucement des ailes, avant qu’Immanuel ai le temps de me retenir. Je parcours un mètre, deux, trois… Et me heurte, à quelque chose que je n’avais pas vu.
Je murmure, silencieusement en le touchant du bout des doigts.
-Du verre…
Ainsi, je ne suis toujours pas libre… Je ne pourrai jamais voler entre ces choses blanches qui sont des nuages. Je ne pourrai jamais respirer l’air du dehors. Tout n’est qu’illusion. Je retombe au sol, loin d’être aussi déçue que l’imaginait le prophète.
-Tant pis. Un jour, je te le jure, je volerai entre les nuages.
Il sourit.
-Sortons. Il n’y a plus rien à voir ici.
A ce moment, avant même que nous ne fassions un geste, une jeune fille déboule dans la pièce.
Très en colère, vêtue entièrement de noir, de cuir et de métal, elle tient plusieurs lames. Elle se rue sur nous, et avant que le prophète n’ai le temps de l’arrêter, je réponds à son attaque. Poignard en main, je décris des arcs de cercles autour de moi pour me protéger. Immanuel, à quelques pas de moi prie son dieu de me sauver.
L’attaquante me fait face. Elle s’élance sur moi, rapide, et silencieuse. Ses coups sont forts, et je peine à les retenir avec mon poignard.
Après de longues minutes, elle finit par me mettre à terre. Je tente de me relever, mais elle me repousse du pied. Je couvre mon visage de mon bras. Au moment où l’étrangère allait me faire le coup de grâce, malgré les prières d’Immanuel, une brume argentée et compacte enveloppe la pièce. Le prophète saisit l’occasion, et m’entraîne à l’autre bout. Lorsque elle s’estompe, un formidable lion d’or se dessine. Il saute sur la jeune fille, l’empêchant de me tuer. Sa lame vole et retombe dans un bruit sourd à l’autre bout de la pièce. Le lion gronde, d’une voix de stentor, grave et puissante.
-Il serait stupide de tuer une alliée.
L’étrangère réplique, énervée.
-Elle obéit au Château !
-Qu’en sait tu ?
Elle se tait.
-Je veille sur toi Shvimwa. Cette jeune fille est une alliée. Elle lute contre le Château.
Le lion s’évapore dans une nouvelle brume d’argent.
L’étrangère nous fixe, et s’avance. Je l’observe, tandis que je me dégage de la pression qu’exerce Immanuel sur mes épaules. Elle est blonde, aux yeux bleus, et élancée. Elle est vêtue de vêtements moulants de cuir. Des plaques de métal, moulantes, également, lui servent de protection. J’estime qu’elle a environ 15 ans. Ses yeux sont bleus, profonds, un peu comme les miens, et sa coiffure, est très belle. Une multitude de tresses sont attachées en trois tresses, plus grosses, qui forment au final une tresse, serrée, qui lui descend vers le haut de son dos. Quelques tresses échappent à la coiffure, et encadrent son visage. Ses cheveux sont du même blond que les miens, bien que je les laisse lâchés. Un vœu de mon maitre. Elle est devant nous. Elle a rangé sa lame. Elle dit, d’une voix forte, et froide.
-Je m’appelle Shvimwa. Qui êtes vous ?
-Je m’appelle Amayelle. Amayelle d’Enkidiev.
-Je suis Immanuel, porteur de la parole de mon dieu.
-T’es un prophète, quoi ?
Immanuel acquisse. Shvimwa me scrute. Elle est de la même taille que moi, bien que je n’ai que treize ans. Ses traits sont des traits de femme. D’une femme que la tristesse n’a pas épargnée. Elle a certainement beaucoup pleuré.
-Que fais tu ici, Shvimwa ?
-Je dois sauver ma sœur, et la venger.
-La venger de quoi ?
-Le Château la retient prisonnière. Et il a prit mon frère dans ses rangs.
Je ressens un pincement au cœur. Je n’ai même pas eu le temps de dire au revoir à Ignis, Kyo, Auriane, et Océane. Elle s’aperçoit de mon trouble, et me regarde d’un air interrogatif.
-J’ai des jumeaux. 4. Je n’ai même pas pu leur dire au revoir.
-Comment êtes vous arrivés dans le château ?
Immanuel répond, impassible.
-Mon dieu m’a demandé de répandre sa parole au sein de cet édifice. Je dois sauver le maximum d’âmes. Je suis arrivé ici il y a quelques semaines.
-Je suis arrivée ici quelques minutes après ma naissance. C’est mon maître qui m’a emmenée ici. J’ai commencé mon exploration il y a plus d’un mois, lorsque mon mentor m’a enfin laissée visiter le lieu où j’habite depuis tant de temps.
Shvimwa demande, froidement.
-Qu’est ce qui me prouve que je peux vous faire confiance ?
-Je suis un prophète, je n’ai qu’une parole.
Elle me fixe, froide, attendant ma réponse.
-Mon maître ne m’a même pas apprit à mentir.
Le silence est pesant. Personne ne dit rien, pendant quelques minutes, puis Shvimwa s’exclame.
-Je ne sais pas ce que vous voulez faire, mais moi, je veux faire payer le Chateau !
-Moi aussi, je murmure. Je veux lui faire ravaler son rire démoniaque.
-Tu en as déjà été victime ?
-Il nous a capturés, Immanuel et moi. Nous nous en sommes sortis finalement grâce à mon maitre, qui maitrise les vortex. Nous avons eu une chance incroyable.
-Vous n’avez pas eu de chance. Il vous a laissés partir exprès. Vous vous êtes fait avoir.
Je frissonne et demande.
-Faisons nous route ensemble ?
-Je n’ai pas l’intention de partir libérer ma sœur avec une gamine et un prophète qui ne sait même pas se battre.
Je m’exclame.
-J’ai 13 ans, et je sais me battre au poignard ! Je manie également l’art de la magie, et je peux voler ! Je ne suis pas inutile, et je veux faire payer le Château.
Elle me fixe, hautaine.
-Rien ne me prouve que tu ne faibliras pas face au danger, et puis, je t’ai vaincue.
Je murmure, rageuse.
-Tu m’as prise par surprise. Si cela avait été un combat loyal, peut être l’issue du duel aurait été autre.
-Tu n’as que 13 ans. Pour moi, tu n’es encore qu’une enfant. Tu me gênerais plus qu’autre chose.
-A partir de quel âge prouve t-on sa valeur ? A partir de quel âge est t-on responsable de ses actes ? Il n’y en a pas. Nous ne sommes adultes que si nous le désirons. C’est notre maturité qui nous définit.
Immanuel s’apprêtait à ajouter quelque chose, mais reste muet. Il saisit ma main, et la serre. Shvimwa, en revanche se contente de battre des mains, sans enthousiasme, sarcastique.
-Chouette! De la philosophie ! Comme si j’allais changer d’avis. Il est hors de question que je parte combattre le château avec une gamine.
En fait, je crois qu’elle m’en veut, qu’elle me hait. Je demande.
-Pourquoi m’en veut tu Shvimwa ? Pourquoi juste moi ?
Elle répond, d’un air faussement détaché.
-Oh! Ce n’est pas toi. C’est le monde entier !
-Et que t’as fait le monde?
Heureusement qu’Immanuel est intervenu, car j’aurai répliqué certainement quelque chose de beaucoup moins aimable. Je veux affronter le Château, mais Shvimwa commence à me taper sur les nerfs, à ne rien comprendre.
-Ce ne sont pas tes affaires.
Elle ment. Je le sais. Et je vois qu’elle ne sait même pas pourquoi elle hait le monde.
-La colère qui est en toi ne devrait habiter personne.
-Cette colère est la mienne, et je la garde.
Elle commence à tenir des discours étranges. Je recule, et dit.
-Et d’où vient ta colère ?
-Des Étoiles.
En fait, je ne comprends rien, mais hoche la tête, comme si je partageais son avis.
-Shvimwa… S’il te plaît… Je n’aurais jamais une chance comme celle ci !
Elle soupire, bruyamment, et pour faire cesser mes demandes, surtout par agacement, elle réplique. Je me doute qu’elle essaiera de se débarrasser de nous dans les pièces suivantes.
-Soit. Quelle porte choisissons nous ?
Elle montre d’un geste de la main les 5 portes.
-Je ne sais pas. Nous sommes venus par celle ci.
Je montre la porte sur le mur le plus clair.
Shvimwa désigne la porte sur le mur bleu de nuit.
-Allons ici.
Elle ouvre la porte, qui grince, ne signalant rien de bon.
Nous passons l’embrasure de la porte, en nous embrassant, Immanuel et moi. Je regarde encore une fois le ciel. Et je ne peux m’empêcher de penser que c’est peut être la dernière.

Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »

Ce texte s’apparente à une fanfiction. Certains de ses éléments sont relatifs à l’univers de la série Les Chevaliers d’Emeraude, écrite par Anne Robillard.
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