La Chameauteure as La Chameauteure, Fleur des Champs (Crêpière attitrée).
L’estomac dans les talons (mais où est ce fichu placard à saucissons ?), je m’engageai dans le couloir. Un peu plus loin, une porte attira mon attention. Elle était peinte d’un jaune hideux, tellement horrible que je ne pus m’empêcher de la pousser. Elle émit un vieux grincement, avant se s’arrêter brusquement. A l’intérieur, cela sentait si mauvais que je me suis bien demandé si j’allais y rentrer, ou bien en sortir immédiatement… Mais l’envie prit le dessus.
Une main contre le mur pour m’équilibrer, l’autre me pinçant le nez, je posai mon premier pied dans l’étrange salle. Encore une pièce molle ! Mais cette fois, le mou ressemblait à du mou… pourri.
Avant d’avoir pu réaliser, mon pied s’enfonça dans le sol comme dans de la vase, et, trébuchant, je m’étalai de tout mon long dans le moisi. Sous l’épaisse couche de cette dernière se trouvait tout de même l’aliment de base de tout ce pourri : ma bouche en fut emplie. Des patates. Des milliers de patates qui pourrissaient depuis des mois, des années, dans cette pièce fermée. Peut-être serait-ce ce qu’il allait advenir de mes saucissons si je les laissai seuls trop longtemps ?
Prise d’une panique soudaine, je m’extirpai tant bien que mal de la fétide mixture (on eut dit des sables mouvants !), franchit la porte, et courut jusqu’au bout du couloir ! Saucissons, me voilà !