Lorsque je me réveille, il fait noir.
-Comme c’est étrange, murmuré-je à voix basse.
La dernière chose dont je me souvient, c’est la partie de cache cache avec ma sœur. Un éclair, puis plus rien. Et là, maintenant, je suis dans le noir le plus total.
J’agite les mains, mais elles rencontrent une surface dure, du bois. Je suis dans quelque chose de quarante centimètres de large, d’un mètre de long et de un mètre cinquante de haut. A en juger par la longue fissure qui s’étend de haut en bas sur un des côtés de ma prison, je suis dans un placard. Peut-être ai-je été kidnappée? Pourtant, mes mains et mes pieds ne sont pas liés.
J’essaie de forcer la porte, mais elle est fermée à clef, comme les armoires anciennes. Au bout d’un quart d’heure d’efforts infructueux, je me lasse de me défoncer l’épaule gauche -qui me fait un mal de chien et doit être entièrement couverte de bleus-, et je me mets à pleurer. Je suis comme ça, et alors? Je suis une fille, pessimiste, qui plus est, alors j’ai bien le droit.
Soudain, quelque chose de glacé me TRAVERSE et mon cœur manque un battement. La chose s’adresse alors à moi mais je suis tellement abasourdie qu’il me faut deux ou trois secondes pour m’en rendre compte.
-Ben tiens, ques’tu fait là petiote, t’es perdue?
-M…mou…moi?
-Ben oui, t’sais, fait pas bon vivre ici par ces temps, à cause du château qu’envoie ses monstres.
J’ai envie de lui balancer un « jusqu’à preuve du contraire, c’est vous le monstre » en pleine poire, mais c’est une voix de vieille femme que j’entends, et elle me parait plutôt gentille.
-Où suis-je?
-Quelle question! Tu est dans le Château, l’Unique, le Maléfique!
Je ne comprends rien à son charabia mais si je veux sortir de ce maudit placard, il faut que j’évite de la froisser.
-Excusez-moi, mais est-ce que vous pourriez me faire sortir d’ici?
-Moi non, mais je peux faire passer le message pour qu’on te fasse sortir d’ici.
Sur ce, elle me retraverse et disparait à travers l’épais panneau de bois. Je dois rester seule environ cinq minutes, puis j’entends des bruits de pas qui viennent vers moi. La clef tourne et la porte s’ouvre.
Autrice : Sakura en sucre, sous le pseudo « Sakura en sucre »