Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DU GARÇON AMNÉSIQUE
LA PIÈCE DU GARÇON AMNÉSIQUE

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LA PIÈCE DU GARÇON AMNÉSIQUE

Louvelo as Louvelo

Louvelo.

Je pénétrais dans une nouvelle pièce, sombre et poussiéreuse. D’une lucarne, un rayon de lumière pénétrait dans la pièce, éclairant les particules de poussière qui flottaient dans l’air, et dessinant un carré clair sur le sol.
Je plissai les yeux pour tenter d’y voir mieux. C’est là que je le vis.
Un corps, allongé dans la pénombre.
Je fouillai dans mon sac et en sortit une lanterne. Je l’allumai, et, la portant à bout de bras, j’entrepris d’observer un peu plus. Au début, je ne regardai pas de trop près ; la perspective de ce que je pourrais découvrir en examinant ce corps me dégoutait. Puis, ne voyant aucune blessure, je m’approchai plus.
C’était un garçon. Un jeune garçon, de mon âge, environ, aux cheveux bruns. Ses yeux étaient fermés, son visage était pâle. On aurait pu le croire mort.
Mais pourtant, Il respirait. Il était vivant.
À son pied, il portait un anneau de métal, auquel étaient attachées quelques chaines. La dernière était brisée. C’était donc un esclave, ou un domestique de la sorte. Ce dernier détail me remplit d’horreur.
Je me penchai vers lui, et le secoua pour le réveiller. Il ouvrit les yeux, et se redressa. De ses yeux émeraude, il scruta la pièce où il était assis, puis, il me regarda.
« Qui es-tu ? demanda le garçon, fronçant les sourcils.
-Je m’appelle Louvelo. J’explore le château »
Il cligna des yeux. Il semblait déboussolé, confus. Comme quand on se réveille d’un rêve et que l’on se demande où on est.
« Et toi, tu t’appelles comment ? Demandai-je, autant pour combler le silence que pour en apprendre plus.
-Je… J’ai oublié. Je ne me souviens plus.
-Quoi ?
-Je ne me souviens plus de rien. C’est comme si mon cerveau… avait été vidé. J’ai l’impression de ne jamais avoir existé, dit-il, cherchant ses mots avec difficulté. Où est-ce je suis ?
-Dans le château des cent mille pièces. »
Le garçon me regarda. Il semblait nager dans une panique totale. Je pointai l’anneau en fer qu’il portait à la cheville du doigt.
« Je peux essayer de l’enlever, si tu veux. Je pense avoir quelques outils dans mon sac.
-Euh… D’accord »
Je me penchai, et sortit de mon sac une tenaille, et un marteau. Soigneusement, j’entrepris d’arracher les chaines qui étaient accrochés à l’anneau. C’était un travail épuisant, mais au bout de quelques longues minutes, j’avais enlevé toutes les chaines.
« Je ne peux pas enlever l’anneau. Il est trop solide, » fis-je d’un ton désolé.
Je fronçai les sourcils soudain. En examinant l’anneau j’avais découvert autre chose.
« Il y a un nom, gravé là. C’est sans doute le tien. Alden. Ça te rappelle quelque chose ?
-Vaguement. »
J’eu un sourire un peu forcé.
« C’est mieux que rien, non ? Bon. Tu t’appelles Alden. On dirait que tu es un esclave, quelque chose du genre.
-Je suppose.
-Tu es sur que tu ne te souviens de rien d’autre ?
-Oui. Je n’ai pas de souvenirs. Aucun. Je sais des choses, comme le nom des objets et leur fonction, mais rien sur moi.
-Si tu veux, tu peux venir avec moi. Peut-être qu’on trouvera quelque chose sur toi au fil des pièces que l’on découvre. »
Il hocha la tête, et je l’aidai à se lever. Je désignai une porte, que je n’avais pas vue jusque-là, tant elle était cachée dans la pénombre. Je poussai la porte et Alden et moi entrâmes dans la pièce suivante.

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