Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DES SABLES MOUVANTS
LA PIÈCE DES SABLES MOUVANTS

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LA PIÈCE DES SABLES MOUVANTS

La Miss Zoé as La Miss Zoé

J’avais tort de croire pouvoir me reposer en un lieu tout aussi dangereux. Tandis que je fermais les yeux en un soupir, tentant d’enlever toute cette angoisse au creux de mon ventre, mon bras meurtri ne me répondait plus. Je ne sentais plus celui-ci, et cela n’était pas dû à la casse de l’os. Me réveillant, sortant d’un monde demi-conscient où les respirations sont reines de la vie, chose que l’on ne remarque pas souvent en temps réel, je découvris mon avant-bras entièrement enfoncé dans le sable qui peuplait cette pièce par dune, arène, roche encore non-effritée ou poussières. La salle aurait sembler paisible si mon bras n’en était pas prisonnier ! J’étais incapable de le retirer et il s’enfonçait de plus en plus m’emmenant avec lui, m’arrachant à chaque entraînement vers les profondeurs une douleur intense. Je retenais un cri, puis deux, et laissa échapper le troisième qui se transforma en faible couinement franchi de mes lèvres.
Il était maintenant trop tard pour sortir ce maudit bras, s’enfonçant l’air de rien dans les sables mouvants. En me relevant, je vis alors qu’ils emprisonnaient également tout le bas de mon corps. J’étais désormais une femme-tronc, ne pouvant contrôler le bas de mon corps que les sables se délectaient de retenir.
J’étais à présent aux trois quarts emprisonnée, libre de la poitrine au haut de ma tête. Je pensais arrêter l’aventure là, quand je me rappelai la première pièce contre laquelle j’avais lutté pour arriver ici. Je ne pouvais abandonner ainsi mon aventure au bout de la deuxième pièce ! Ce n’était pas la mort que je désirais !
Remplie d’une énergie nouvelle, je combattais contre les sables mouvants et poussait de toutes mes forces sur mes jambes. Mon bras gauche, encore dépendant de mon corps au contraire du droit que j’avais cassé auparavant, prenait appui sur le sol de grains jaunes tandis que je tentais de me relever.
Enfin ! Mon nombril m’apparut, et cet instant d’espoir me servit à me dégager d’autant plus. Bientôt, mes hanches sortirent de l’arène. Je me sentais à présent en bien meilleure position, déclenchant une respiration des plus convenables. Je pouvais de nouveau contrôler mes pensées qui étaient maintenant à peu près claires et ordonnées. J’appréhendais beaucoup moins la suite, pour l’instant entièrement occupée à me libérer ! Je poussais de toutes mes forces sur mon bras gauche, plus que jamais. Je transpirais à grosses gouttes, la sueur était très présente sur mon front et dans ma nuque mais cela en valut la peine. En effet, moins de cinq minutes plus tard, mes genoux sortirent de terre. Je pus m’asseoir tranquillement sur le sable, en faisant toutefois attention à ne pas être de nouveau engloutie par les sables au niveau des fesses, tandis que mon bras se reposait. Je n’avais plus de force, ayant tout utilisé pour mes pauvres genoux jusqu’à peu avant ensevelis.
Je tentai une nouvelle technique en grattant le sable autour de moi m’évitant de m’épuiser davantage. Au bout d’un moment de creuse, le bout de mes chaussures m’apparaissait ! Oui, j’étais presque libre ! Je me dépêchais de libérer le reste et fus remplie d’une immense joie quand je fus de nouveau indépendante du sol ! Néanmoins, mon instant d’euphorie s’estompa rapidement ; les sables revenaient encore et encore, comme poussés par une force divine. Alors que la vague se précipitait vers moi, j’esquivai vers le côté. Elle s’écrasa contre le mur, contre lequel un instant plus tôt j’étais appuyée, attirant mon attention. Ces quelques secondes me valurent une imprudence qui me coûta cher ; une nouvelle vague se créa très vite avant de m’engloutir. Mes yeux piquaient ainsi que ma gorge, ma bouche ou autres orifices. Quelle horreur que cette salle ! Je voulus partir au plus vite, m’échapper de cet endroit qui faisait de moi son jouet ! Je nageais une brasse vers l’extérieur avant d’être engloutie à jamais dans ces « eaux » profondes.
A peine réussis-je à m’extirper hors de ces sables mouvants, que ceux-ci recommencèrent leur jeu de vagues, s’écrasant à chaque endroit où je me trouvais quelques secondes auparavant. J’esquivais chaque nouvelle attaque mais je commençais à fatiguer. Il était hors de question que j’abandonne alors que j’avais déjà lutté avec acharnement contre cette pièce qui commençait à prendre le dessus sur moi ! Epuisée, je continuais de me battre. Dans mon champ de vision apparut soudain la porte, grande et imposante que je n’avais pas remarqué depuis mon entrée ! J’ignorais si c’était la sortie où bien la porte par laquelle j’étais arrivée dans cette pièce, mais elle était différente et emmenait donc sûrement vers un nouvel endroit.
Je ne réfléchis pas à la suite ; je me mis tout simplement à courir. Tentant d’arriver à la porte avant la vague de grains de sable, je fonçais à toute vitesses à tel point que je ne sentis bientôt plus mes jambes. Elle se rapprochait de plus en plus, grossissait, grossissait, grossissait… Je faillis tomber de fatigue mais un dernier effort de ma part me porta jusqu’à la liberté. Oui ! Je m’accrochais à la poignée avec hargne et espoir soufflant enfin. Le sol s’était calmé, plus de tempête ni de vague. J’ouvris alors la porte et pénétrai dans un nouveau monde…

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