Cette pièce a été visitée par Amayelle
Merci à Enfant des Mers qui m’a inspirée pour cette pièce.
La porte claque. Nous sommes dans un jardin. Des rosiers, partout, entremêlés, des roses blanches, roses, rouges, violettes, orangées, pourpres, des roses s’étendent, sur les murs, le plafond, et s’accrochent sur le sol de dalles immaculées. Nous avançons, admirant le jardin secret, qui semble être perdu, car personne ne s’occupe de ces rosiers, qui poussent à l’état sauvage. Soudain, une épine m’entaille le pied, car je suis pieds nus, vêtue uniquement d’une robe blanche, et de mon pendentif.
Une goutte de sang perle, et je m’arrête. Immanuel remarque le premier ma lésion, et s’arrête également. La goutte de sang tombe sur une rose blanche, qui devient aussitôt écarlate. Je crains d’avoir commis une bêtise, et ne bouge pas. La rose se mets soudain à enfler, et terrifiée, je bondis de quelques mètres, et assiste à la transformation. La rose gonfle, et s’illumine. Je cache mes yeux, éblouie. J’ai juste le temps de voir la rose prendre forme humaine.
J’ouvre les yeux. Une jeune fille nous fait face. Vêtue d’une courte robe, déchirée et pourpre, elle aborde un sourire curieux. Ses cheveux rouges s’étendent jusque dans le bas de son dos. Des lianes d’épines encadrent ses jambes et ses bras, et ses yeux sont couleur de sang, également. Sa peau en revanche, est pâle. Un soupçon d’incertitude me parcourt. Qui est elle ?
Elle répond à ma question muette, d’un sourire.
-Je m’appelle Rose.
Je songe alors, que ce n’est pas un nom très original, puisqu’elle était une rose à la base. Immanuel ne dit rien, étonné. Un mot se dessine sur ses lèvres. « Vampire »
Je ne sais pas ce que c’est, et me promet de lui demander plus tard. La jeune fille s’avance vers nous, et saisis la main du prophète. Je sens son parfum envoûtant, et entêtant. La tête me tourne, je ne vois plus très clair. Elle dit d’une voix charismatique à l’intention de mon compagnon.
-Salut, jeune homme.
Immanuel reste muet, impassible.
-Comment vas tu ?
Toujours rien. Pourtant Rose semble connaître Immanuel. Et si ?
La jeune fille n’insiste pas devant notre mutisme, et disparaît sous nos yeux. Aussitôt, Immanuel sort de sa contemplation, et s’agenouille à mes côtés. Il passe sa main sur la coupure, qui disparaît aussitôt. Je ne bronche pas, ne dis rien. Je me demande…
-Qu’as tu ? Pourquoi ne parles tu pas ?
Je baisse la tête. Je ne veux pas qu’il voit mon visage. Une larme coule. Nous sommes agenouillés à même le sol. Le prophète saisit mon menton, et m’oblige à relever la tête.
-Regarde moi dans les yeux.
Je n’obéis pas. Mon regard fuit. Je ne veux plus le voir. Il m’a menti.
Il caresse doucement ma joue, attendri.
-S’il te plaît…
Je le regarde, le fixe, et essuie d’un air rageur ma larme.
Il sourit, amusé.
-Tu es jalouse ?
-Tu la connais ?
Il passe sa main dans mes cheveux.
-Bien sur que non. Amayelle, la jalousie ne doit habiter personne…
Je m’énerve, j’écarte sa main.
-Elle t’a tutoyé !
-Elle voulait uniquement te rendre jalouse. Les roses sont des fleurs maléfiques, portant en leur sein les sentiments les plus perfides des hommes, qui ne devraient être ressentis par personne.
Je ne réponds rien, baisse de nouveau la tête, et couvre mon visage de mes mains.
Cette fois, le prophète est inquiet. Il saisit doucement mes mains, et murmure.
-Tu as cru que je l’aimai? Lorsque je la regardai sans rien dire ?
Mon silence est évoquent. Il lâche mes mains, et m’attire contre lui.
-Je t’aime… Tu crois vraiment que j’allai te laisser tomber pour une rose ?
-Je ne sais plus… Je ne sais pas… C’est la première fois que je suis amoureuse…
Il caresse doucement mon dos. Je me rappelle que Sage faisait pareil, lorsque j’étais triste ou apeurée.
-Moi aussi. Mais je sais que tu es mon âme sœur. J’ai vu l’aura blanche.
Je m’écarte, et souris, heureuse. Il m’aime encore !
Il se lève, et m’aide à faire de même. Puis, nous regardons la pièce. Les roses, bien que belles, nous dégouttent, et nous font peur. Nous voulons sortir, très vite. Immanuel comprend que je me fais violence, en ne disant rien, et saisis ma main.
-Veux tu sortir, maintenant ?
-Oh que oui !
Il m’embrasse, et je ferme les yeux. Je ressens une curieuse sensation de vertige. Je chancelle, et Immanuel me retient juste à temps. Il nous a fait changer de pièce. Nous sommes ailleurs. Je murmure
-Merci Immanuel…
Il me répond, en transe
-Je t’aime… Souviens t’en… Toujours…
Nous ouvrons les yeux, ensemble, loin de ces roses ensorcelées.
Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »
Ce texte s’apparente à une fanfiction. Certains de ses éléments sont relatifs à l’univers de la série Les Chevaliers d’Emeraude, écrite par Anne Robillard. |