J’arrive devant une porte en tambour. Un peu intriguée, j’essaye de l’ouvrir. Mais elle est fermée à clé.
À tout hasard, je toque. Une voix me répond en chantonnant:
– Il faut jouer un air et sourire, pour que la porte puisse s’ouvrir
J’hausse un sourcil étonné. Je ne connais pas d’air au tambour mais j’invente un petit quelque chose que je joue en souriant.
À ma stupéfaction, la porte s’ouvre et je peux rentrer.
Je me retrouve alors dans une salle avec des centaines d’instruments de musique accrochés aux murs et posés par terre. Il y en a de toutes sortes: des guitares, des flûtes, des harpes, des pianos, des violons, des trompettes, des harmonicas…
Il y aussi beaucoup de musiciens, habillés dans des couleurs vives, qui jouent d’un instrument et chantent gaiement. Chacun joue un air différent, ce qui forme un curieux mélange.
J’aime beaucoup la salle, elle est gaie et festive.
J’aperçois alors un charmeur de serpents qui fait danser les bêtes. Et un flûtiste qui fait danser des rats. Et même des sirènes qui séduisent des hommes avec leurs chants.
C’est surprenant.
– Tu veux jouer quelque chose? me demande un homme avec un regard chaleureux.
– Je ne sais pas jouer d’instrument, j’avoue un peu honteuse.
Le regard de l’homme devient sombre.
– Qu’est ce que tu as dis? il me demande menaçant.
Un peu effrayée je répond:
– Rien, rien du tout. Je vais me faire un plaisir de jouer…
L’homme m’emmène devant un piano.
– Vas y, joue.
Je pianote quelques touches au hasard. J’enchaine les fausses notes. Je remarque alors avec inquiétude que tous les musiciens ont cessé de jouer pour me regarder.
Je finis ma mélodie.
L’homme me fixe:
– C’était moche, il lâche. C’est interdit de jouer mal dans cette salle. Comme châtiment, tu vas rester enfermée un an ici à faire du solfège!
Devant cette menace, je panique. Un an à faire du solfège… Quelle horreur! Je cherche de l’aide parmi les autres musiciens, mais ils ont l’air d’accord avec lui. Alors je décide de m’enfuir.
Je cours à travers la salle, mais des musiciens me bloquent la sortie. Ils sont armés de baguette de xylophones. Je prends une flûte qui traine au sol et je me bats contre eux.
Les autres musiciens jouent alors une musique de duel.
Je me reçois un coup et tombe par terre. Les musiciens jouent un air de suspens.
Puis je me relève. Et j’arrive à assommer mes adversaires. Je sors vite de la salle, tendi que les musiciens jouent un air tragique. Leurs amis ont perdu. Mais moi j’ai gagné, et lorsque je ferme la porte je tape sur le tambour triomphalement.
Autrice : Fifi sous le pseudo « Fifi »