Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DE L’ENFANT DE LA LUNE
LA PIÈCE DE L’ENFANT DE LA LUNE

LA PIÈCE DE L’ENFANT DE LA LUNE

Cette pièce a été découverte par Amayelle.
La chanson Hijo de la Luna m’a inspirée pour cette pièce.

Nous avons ouvert les yeux. Nous sommes dans une pièce sombre, très grande. Le sol, en relief, est recouvert de pierre, et d’herbe tendre. Il fait nuit. La lune nous surplombe. Une pleine lune. Elle brille étrangement. Immanuel murmure, s’arrachant à sa contemplation.
-Nous sommes au pied d’une montagne. Nous devrions monter au sommet de la colline.
Soudain, il se tait. Inquiète, je saisis violemment sa main. Glacée. Les yeux du prophète sont vides, l’espace s’y reflète. Je comprend qu’il est en transe, et le laisse revenir à la réalité. Il secoue doucement la tête, reprends ses sens.
-Mon dieu m’a informé que la lune nous aidera à sortir.
-Montons.
Nous gravissons, lentement mais sûrement la colline. Les pierres blessent mes pieds nus, mais, je ne m’en plains pas. En effet, mes pieds se guérissent d’eux mêmes. Je jette un regard soupçonneux sur Immanuel, mais il ne remarque rien. Peut être un geste de mon maitre. Je cesse de penser, et me concentre sur l’effort. Plus qu’une centaine de mètres. L’herbe tendre laisse peu à peu sa place aux pierres de plus en plus tranchantes. Ma tunique devient ensanglantée vers mes pieds.
Nous sommes au sommet. Nous nous arrêtons un peu, avant de parler à la lune. Un souffle d’air frais me fait frissonner. Une voix d’enfant, pétillante de vie, fuse derrière nous.
-Vous cherchez ma mère ?
Je me retourne, rapidement. Un jeune enfant nous fait face. Vêtu d’une tunique argentée, brillant étrangement. Sa peau est très pâle, comme celle d’un enfant malade. Ses yeux sont gris clair, et le reflet de la lune ajoute du surnaturel à cette scène. Il s’avance vers nous en courant, nullement effrayé par notre venue. Il se jette dans mes bras, et je le serre doucement.
-Qui es tu, enfant de lune ?
Le surnom, a surgi de nulle part, je trouvait qu’il lui allait bien.
-Si tu le sais, pourquoi le demande tu ?
Je me tais, interloquée. Ainsi, cet enfant, est réellement le fils de la lune.
Je lâche, en un murmure.
-C’est impossible…
-Tu es d’origine divine, élevée par un immortel, avec 4 jumeaux, tu maitrise la musique, et tu voyage avec un véritable prophète. Plus rien ne devrait t’étonner.
Je me retourne, brusquement. Craignant pour la sécurité de l’enfant. La lune nous surplombant brille étrangement. Une bouche, des yeux se dessinent.
-Bienvenue étrangers. Que désirez vous ?
Immanuel se ressaisit rapidement, et dit d’une voix qu’il espère forte.
-Nous voudrions sortir.
Son sourire se bloque. Elle laisse place à un visage dur.
-Jamais.
-Pourquoi ?
-Je ne fais pas confiance aux hommes.
-Pourquoi ?
Le père de cet enfant l’a abandonné, après avoir tué sa femme.
-Pourquoi ?
Je souris. Immanuel se fiche de la lune. Il est sûr de lui, et je décide de lui faire confiance.
-Nous devons sortir, et mon dieu m’en a donné le moyen.
-Et quel est il ?
Immanuel commence à chanter. Il a une belle voix, manie très bien l’art des gammes. Sa voix, fait comme une ronde.
-Lune tu veux être mère,
Tu ne trouve pas l’amour,
Qui exauce ta prière.
Dis moi, lune d’argent,
Toi qui n’as pas de bras,
Comment bercer l’enfant.
La lune pleure, doucement. J’en veux à Immanuel de manipuler la mère éperdue qui se tient au dessus de nous.
Il me tend l’enfant de lune, qui ne comprend pas ce qui se passe.
Immanuel dit, d’une voix franche.
-Je sais que ne pas pouvoir le bercer te blesse. Je te propose un marché. Tu nous fait un passage de lumière, et je te donne des bras. Mon créateur m’en a donné le pouvoir.
La lune accepte.
Immanuel, aussitôt, se met à genoux, et prie. Absorbé par ses pensées, il entre en transe profonde. Rien ne lui parvient. Il me semble l’entendre marmonner. Je crois qu’il communique avec son dieu. Soudain, un éclair franchit le ciel, et frappe la lune. L’enfant éclate en sanglots, persuadé que sa mère est morte. Je caresse doucement ses cheveux, lui chuchotant des paroles réconfortantes. La lune, s’illumine moins, et je peux la voir. Quelle n’est pas ma stupéfaction ! Elle a des bras ! Immanuel a dit vrai !
Elle saisit l’enfant, et le prend dans ses bras, en pleurant des larmes de joie. L’enfant s’endort, bercé par la lune. Celle ci, nous regarde, débordante de joie.
-Soit. Dépêchez vous !
Un cercle lumineux apparaît, Juste suffisamment d’espace pour deux personnes. Je regarde une derrière fois l’enfant, insouciant. Le pauvre. Il ne sait pas les dangers qu’il court dans ce château. Peut être ne le saura t’il jamais ?
Immanuel, lui, sourit. Il chantonne, pour lui même.
-Hijo de la Luna…
Nous sortons de la pièce. Dans le passage, Immanuel m’embrasse. Cela commence à devenir un rituel.

Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »

Ce texte s’apparente à une fanfiction. Certains de ses éléments sont relatifs à l’univers de la série Les Chevaliers d’Emeraude, écrite par Anne Robillard.
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