Miss Lovegood as Miss Lovegood
Nous étions arrivés dans une arène, comme celles du temps des gladiateurs. Du sable recouvrait le sol, et des tribunes nous entouraient, dans lesquelles une foule de spectateurs scandaient nos noms. Comment pouvaient-ils les connaître ? Étrange. Mais nous n’avions pas le temps de réfléchir à la question. Une voix retentit dans toute l’enceinte.
« Bonjour mesdames et messieurs, et bienvenue à Poussière et Esprit, nos deux concurrents du jour ! »
Une petite musique résonna dans l’arène, puis des grilles s’ouvrirent et des lions entrèrent. Le beau soleil laissa place à une averse un peu trop forte pour être vraie. Deux autres grilles s’ouvrirent, et des hommes en vêtus de manteaux en fourrure d’animaux entrèrent à leur tour. Je n’arrivais plus très bien à distinguer les spectateurs, comme si la pluie était en fait de la boue. De la boue qui s’entassait sur le sol jusqu’à former une épaisse couche, qui m’arrivait aux épaules. Poussière d’étoiles avait disparue de ma vue, Ara également, les lions et les hommes en fourrure de même. Il ne restait plus que la boue, qui avait dépassé le sommet de mon crâne. J’entendais des bruits au lointain, puis un gigantesque éclair passa devant moi. Le second passa en travers de moi. Ce fut une drôle de sensation, je ne pensais plus à rien, et j’avais l’impression de brûler. Autour de moi, tout était noir.
Je me réveillai ensuite, toujours dans l’arène. La boue avait disparue, le sol était redevenu du sable et Poussière et Ara étaient à quelques mètres de moi, allongés par terre. Il restait un peu de boue sur la tunique grise de mon amie. Les spectateurs criaient toujours. Les lions nous foncèrent dessus. Poussière cria de terreur, et courra dans tous les sens. Elle sortit son petit poignard, mais cela ne suffisait pas. Le lion la mordu à l’épaule, et elle réussit à le blesser à la patte. Il boitait. Un de moins. Le deuxième fonça sur Ara. Ses pattes toutes fines ne pouvaient pas vraiment attaquer le lion. Je me mis derrière la bête, et monta sur elle. Je pris mon petit sac pour lui boucher la vue. Ara eut juste le temps de s’éloigner, quand le lion prit ma besace entre ses mâchoires. Poussière d’étoiles arriva et planta son poignard en travers du corps du félin. Il s’écroula sur le sol. Un dresseurs, habillé de son manteau de fourrure, apporta une plaque en bois et allongea le lion blessé dessus, puis repartit.
Les grilles s’ouvrirent à nouveau, et une immense pieuvre-méduse en sortit. Immédiatement, elle attrapa Poussière d’étoiles grâce à un de ses tentacules, et fit de même avec moi. Elle nous fit tournoyer jusqu’à ce que nous soyons complètement sonnés, puis nous lâcha sur le sol, d’un coup. Elle s’immobilisa, se mit à trembler, puis nous rattrapa et recommença le manège. Le public avait l’air d’adorer. Mais, encore une fois, elle se figea et nous fit retomber à terre, provoquant la déception des spectateurs. Poussière d’étoiles s’approcha de moi et me dit en chuchotant :
-On dirait qu’elle s’éteint, puis qu’elle grésille, comme si elle se rallumait.
Nous la regardâmes quelques instants. Elle tremblait, et, enfin, se remit en marche. Cette fois-ci, elle me lança dans la foule.
-AAAAAAAAAAAAAH !
Je me relevai et redescendis vers l’arène. Ara me saisit entre ses pattes, me déposa sur le sable, et me regarda droit dans les yeux. Je ne comprenais pas pourquoi. Elle releva sa tête vers la pieuvre, qui grésillait toujours.
-Ses pupilles ! criai-je, ses pupilles bleues s’allument et s’éteignent, au même rythme que ses tremblements !
Aussitôt, la pieuvre m’attrapa à nouveau, mais cette fois, je montai sur sa tentacule, jusqu’à arriver sur sa tête, d’où partaient ses huit bras. La pieuvre sembla remarquer ma visite, car elle se mir à agiter sa tête dans tous les sens, pour me faire tomber par terre. Je m’agrippai à son corps dépassai sa bouche, et montai sur son œil droit. De près, on voyait qu’il était composé de micros lumières serrées les uns aux autres. J’essayai d’en enlever une pour voir l’intérieur de l’œil mais je n’avais pas assez de force.
-On a besoin de moi, hein ? dit une voix que je connaissais bien
-Poussière ! Tu m’as suivi !
-Pas tout à fait, c’est simplement que j’ai eu la même idée que toi au même moment que toi, répondit mon amie.
Elle regarda la lumière que j’étais en train de soulever, et la dévissa en quelques secondes.
-Il vaut mieux réfléchir un peu, tu aurais vu qu’il suffisait de la tourner !
Nous sautâmes dans le trou et arrivâmes dans une petite salle, dont le plafond était composé des micros lumières.
-Regarde, dit mon amie, il y a un levier ici.
Je m’approchai du LEVIER et l’abaissai vers le bas. La salle tanguait dangereusement. Nous étions emportés vers le fond de la pièce, puis vers les lumières. Je m’accrochai au levier, puis remarquai un gros bouton rouge à côté d’elle. J’appuyai dessus.
J’ouvris les yeux. J’étais allongé sur le sol sableux. Poussière d’étoile était assise à côté de moi, ainsi qu’Ara. L’arène nous entourait toujours, mais les spectateurs avaient disparu. Une ombre s’avança vers nous.
-Bonjour, nous dit-elle. Bravo pour votre réussite, vous avez réussi à détruire la pieuvre. Oh, n’allez pas croire que vous avez accompli un exploit, c’était relativement simple.
-Qui êtes-vous ? demanda mon amie
-Une ombre envoyée par le Château en personne. Je suis responsable de cette arène, des spectacles qui s’y déroulent et, surtout, je recrute les candidats. Je vous ai découvert un peu par hasard, dans une pièce enneigée, et les Limpimpims se sont chargé de vous conduire jusqu’ici grâce à leur réseau de tunnels. Bref, je vous remercie du spectacle, mais maintenant, vous pouvez reprendre votre exploration, car il me semble que c’est votre but.
Elle nous conduisit jusqu’à une porte en bois. Poussière d’étoiles l’ouvrit, entra, et je m’engouffrai à sa suite.