lolo as lolo
Je serrais la main de Farthinali. Nous étions devenus très amis lors de la semaine que nous avions passé dans les jardins après mon réveil.
-A bientôt, me dit le satyre, j’espère que vous repasserez par ici lorsque vous aurez fini votre exploration.
-J’espère aussi, lui répondis-je.
Ahna, Yann et moi saluâmes tout le monde, c’est à dire les naïades du lac, très jolies avec leurs cheveux bleus et leurs yeux verts, les fées, ressemblant à de petites poupées de porcelaine, et bien évidemment touts les joyeux satyres.
Une fois les adieux terminés, nous partîmes, accompagné de notre ami Farthinali, jusqu’à la porte qui allait nous permettre de reprendre notre exploration du Château. Nous avions touts les trois un arc magnifique, fabriqués par les fées, dans le dos. Yann, à la grande surprise mais aussi au grand plaisir d’Ahna, avait fait d’énorme progrès en tir à l’arc. Il c’était entraîné en cachette chaque nuit, mais en attendant il était devenu meilleur que moi, qui n’avait pas pu m’exercer à cause de mes blessures.
Nous arrivâmes devant la porte en bois massif. Elle était située dans un énorme rocher. Yann l’avait découverte en allant chercher sa flèche qu’il avait plantée dedans en ratant sa cible.
Pour une foi, nous n’hésitâmes pas des heures devant la porte, nous en avions déjà parlé. Ahna l’ouvrit, nous fîmes nos ultimes adieu à Farthinali et nous engouffrâmes dans cette nouvelle pièce. Au début nous fûmes dans le noir complet.
-Ha non, ça va pas encore être une pièce dans le noir, pesta Ahna.
Yann allait lui répondre quelque chose mais soudainement, la lumière s’alluma. Nous vîmes alors un immense escalier montant vers le ciel.
-J’espère que t’as bien récupéré Laetitia parce que ça a l’air de monter beaucoup, me dit Ahna pendant que Yann, suivant son invariable habitude, dessinait l’escalier.
-Quand fout y aller, faut y aller, répondis-je.
-Méditez cette phrase philosophique les enfants, dit doctement Yann.
Je lui tirais puérilement la langue et nous commençâmes à gravir l’escalier.
1862 marches plus tard (oui je les ai comptées!) et nous roulâmes, car oui, Yann ayant trébuché sur l’avant dernière marche (la 1861 pour ceux qui suivent), il était tombé et nous avait entraîné dans sa chute, voulant sûrement nous faire profiter de la magnifique vision du sol. Nous nous relevâmes, non sans que Ahna et moi ayons, gentiment, envoyé un coup de pied à Yann et nous restâmes un instant éblouis, au sens propre du terme, car le sol était entièrement doré. Une fois mon éblouissement passé, j’observais la pièce pendant que Yann, toujours par terre, sortit son carnet et la dessina. La pièce était ronde, sans aucun angle, et entièrement vide. Le plafond et le sol étaient dorés. Quant au murs, ils étaient fait en verre transparent. Nous avions une magnifique vue sur le ciel azur, artistiquement décoré de nuage blanc comme la neige. Nous allâmes nous coller à la vitre pour profiter de la vue, Yann, qui s’était enfin relevé, aussi. En faisant le tour de la Tour la tête appuyée a la vitre nous pûmes voir le Château dans son intégralité. Yann en profita pour faire un plan extérieur, ce qui nous serra certainement très utile. J’entendis un bruit de chute derrière moi et me retournai.
-Yann, Ahna, FUYEZ!
Le sol était tout simplement en train de s’effondrer. Yann courût vers moi, affolé et pâle comme un mort, mais Ahna ne paniqua pas plus que ça.
-Là bas une trappe! dit-elle en nous désignant un petit carré doré munit d’une poignée que nous n’avions pas remarqué.
D’une main, elle me prit le bras, de l’autre, elle attrapa Yann. Elle nous fit sauter par dessus le vide, là où le sol était déjà tombé, et atterrir à côté de la trappe, là où il tenait encore. Elle l’ouvrit. En dessous tout était noir.
-Tu es sûre? lui demandai-je pendant que tout s’effondrait.
-Non, répondit-elle.
Elle poussa Yann et avant que j’ai pu rien faire, elle me poussa aussi.
-Saloperie de Château, dit-elle en sautant après moi.
Nous tombâmes, aveugle, sourd et muet dans les ténèbres.