Cette pièce a été découverte par Aifé.
Je sors du mur, et me retrouve au milieu d’une secte. Des hommes, uniquement des hommes sont là, agenouillés devant un homme, debout, les bras levés vers le ciel. Personne ne remarque ma présence. Je tente de marcher discrètement, mais je heurte un fidèle. Aussitôt l’alarme est donnée. Les hommes m’assaillissent. Je les vaincs sans difficulté. Le gourou s’avance alors, et me regarde d’un air noir. Une étrange énergie se dégage de ses paumes. Une énergie que je connais trop bien. Cet homme, n’est pas un homme. Il montre ma cicatrice, d’un sourire narquois, puis, me regarde dans les yeux. Je sombre.
…
Je me réveille, et sursaute. L’homme que je crains tant est penché sur moi. Son haleine fétide me trouble, et il murmure de sa voix rauque.
-Ainsi, tu es revenue…
-Je ne pensais pas vous revoir.
-Je ne vais pas te tuer.
-Bonne nouvelle.
-Je vais faire pire. Tu rejoindra mes fidèles, tu rejoindra ma secte.
-Je ne vous obéirais jamais.
-Je suis bien plus puissant que toi, et tu le sais très bien. Je t’ai infligé cette cicatrice, alors tais toi.
Je n’ai aucune chance. Cet homme est le reptilien qui m’a vaincue. Je sais qu’il est capable de m’hypnotiser, ou de me tuer simplement. Il se saisit d’une fiole, et me force à avaler son contenu. De la drogue. Il sait très bien que les nagas ont une faible résistance à la drogue, et que dans quelques secondes, il pourra faire de moi ce qu’il voudra.
Je sombre, c’est le néant.
…
Je me réveille, allongée à même le sol. Un homme assit à côté de moi me tend un morceau de pain, que je ne mange pas, et je comprends bien que le silence est de rigueur, car personne ne parle. Je tente de lui sourire, mais mes membres encore sensibles à la drogue sont trop ankylosés pour que je puisse me permettre le moindre geste. Je pousse un hurlement de frustration et de souffrance, et l’homme à mes côtés sursaute, horrifié. Il a bien raison, car quelques secondes plus tard, son gourou apparaît, et se saisit de lui. Je le revois une heure plus tard, boitant, et couvert de lésions. Le reptilien me force de nouveau à avaler sa drogue. Je sombre.
…
Cette fois ci, il m’attend, et m’intime l’ordre de me lever. Je lui obéis, après beaucoup d’efforts. Je sais que si je ne le fais pas, il me droguera de nouveau.
Il m’indique une place au milieu de ses fidèles, et me force à m’agenouiller. Il commence à parler de sa voie de stentor, et les hommes, trop épuisés et battus sont totalement fascinés par cette homme satanique. Personne ne réfléchit, personne ne parle, et tout le monde écoute, et boit les paroles de ce faux prophète. J’ai du mal à garder les yeux ouverts, et je sombre une fois encore.
…
Après des semaines au milieu de cet ordre, comme tous les autres fidèles, j’obéis au gourou. Il a réussit à faire de moi ce qu’il voulait. Droguée tous les jours, ma résistance est brisée, et comme les autres, je ne pense plus, je ne mange plus, je ne dors plus, et passe mon temps à prier ce dieu qui n’en est pas un. Battue comme les autres, il use de ses griffes sous sa forme reptilienne, et m’entaille profondément le dos, sachant très bien que je ne mourrai pas, mais souffrirai énormément.
J’ai suivi l’exemple des autres pour survivre. J’obéis, et je me tais. Je sombre tous les jours, je m’évanouis à cause de sa drogue. Ma vue se brouille d’avantage chaque jour, et je ne peux même plus penser. Ma résistance est brisée.
…
Tout a changé, ce jour là. Ce jour, où Il est venu. Le jour où mon frère m’a sauvée. Il est venu pour moi. Il a subtilisé la drogue, et l’a remplacé par de la poudre d’or. Cela faisait quelques mois que je n’en avais pas consommé, et je devenais de plus en plus faible. Cette substance m’a permis de me relever pour la première fois depuis trois mois. Puis, il m’a donné un katana. Ensemble nous avons affronté le reptilien. Nous l’avons tué. Puis, Théo, m’a regardé, et a vu que j’étais épuisée. Morte de fatigue, et totalement incapable de penser. Alors, il a saisi ma main, et m’a entraînée à travers le mur, ce pouvoir que j’avais perdu, sous l’effet de la drogue.
Je ne veux plus jamais revenir ici.
Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »