Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DE LA PETITE FILLE QUE JE N’AI PAS TUÉE
LA PIÈCE DE LA PETITE FILLE QUE JE N’AI PAS TUÉE

LA PIÈCE DE LA PETITE FILLE QUE JE N’AI PAS TUÉE

Aifé

-Tu es qui?
Elle est mignonne cette petite. Trop curieuse, mais adorable. Cela fait quelques minutes qu’elle me tourne autour, me posant une multitude de questions.
-C’est quoi ce truc?
Elle tend sa main vers mon katana. Je l’éloigne aussitôt, le range. Je la regarde, et d’une voix claire, je lui dit.
-C’est pour les grands.
Elle éclate de rire, et continue de me regarder. Cette pièce est certainement sa chambre. Les murs sont bleus ciel, un seul meuble ici, un lit de bois, avec des draps verts à pois mauves. Le sol est un parquet blanc. Une lampe accrochée au plafond éclaire la pièce. Un mobile avec des fleurs de plastique pendouille. Je demande à la petite fille qui me fait face.
-Comment t’appelles tu?
-Lià. Et toi?
Elle est petite, puisqu’elle n’est qu’une enfant. Elle est brune, aux yeux verts. Vêtue d’un jean slim, d’un tee-shirt rose, et d’une paire de sandales fines et argentées, elle me fixe. Je remarque un pendentif cœur en argent, et des boucles d’oreilles assorties.
-Je suis Aifé. Comment es tu arrivée au château?
-Mes parents sont rentrés ici . Je ne les ai jamais revu.
-Comment ça?
-Ben… Ils sont rentrés avec moi, le Château leur a demandé si ils voulaient rejoindre ses troupes, ils ont dit non, et ils se sont évaporés. Depuis, je suis seule.
-Quel âge avais tu, petite Fleur?
Elle éclate de rire de nouveau. Elle ne semble pas se rendre compte de l’importance de ce qu’elle m’avoue. Elle ne semble même pas se douter que se parents sont morts.
-J’avais 5 ans! Mais j’en ai 7 maintenant! 7!
Elle me montre ses deux mains. J’éclate de rire à mon tour, et baisse trois de ses doigts. Je m’accroupis, pour être à sa hauteur, et demande.
-Comment as tu fait pour vivre, Lià?
-Des gens m’apportent à manger tous les jours. Et je vis ici, la pièce est sympa, et des fois, un monsieur vient me voir.
-Qui?
-Je sais pas. Il veut que je l’appelle Maître. Mais comme c’est pas mon maître, je l’appelle Château.
-Tu… Tu as déjà rencontré le Château?
-Bah oui. C’est lui qui dirige le château, et comme je vis chez lui, il vient me voir de temps en temps. Pourquoi tu es inquiète?
Je tente de calmer ma respiration, et me relève.
-Rien… rien… Écoute Lià. Je dois y aller.
-D’accord! On y va!
Elle commence à courir vers la porte. Je l’arrête aussitôt.
-Comment ça, ON?
-Bin… On y va ensemble, non? Et comme je m’ennuie toute seule, je préfère être avec toi. T’es marrante au moins.
J’éclate de rire, et prends sa main. Je sais que je ne devrais pas entraîner quelqu’un avec moi. Je sais qu’elle risque de mourir à cause de moi. Et je sais que j’aurais du la tuer, comme les autres. Mais… je ne sais pas pourquoi… Je n’en ai pas envie. Je pousse la poignée de la porte de la chambre de Lià. Elle est assez excitée. Nous entrons ensemble dans la pièce suivante. Elle sautille.
Je ne sas pas pourquoi je ne l’ai pas tué… Je ne sais pas pourquoi je ne tue pas d’enfants.

Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »

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