Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DE LA BRUME BLEUE
LA PIÈCE DE LA BRUME BLEUE

LA PIÈCE DE LA BRUME BLEUE

Amayelle

Un coup de tonnerre, puis un éclair déchirant le ciel. Un cri mêlant peur et douleur, puis, plus rien. Juste le silence, moi qui tombe à genoux. Après, des pleurs, d’abord simples larmes, puis sanglots déchirants.

Ça fait cliché non? Pourtant, c’est comme ça que ça s’est passé. Immanuel a disparu.

Immanuel! Où es tu? Pourquoi est ce qu’il est venu? Maître Abnar était apparu dans un tourbillon d’étoiles dans la pièce où nous nous trouvions toi et moi. Puis, une violente dispute avait éclaté entre nous deux. Immanuel s’était interposé lorsque mon mentor avait commencé à me frapper. La magie avait fait son effet. Un éclair, puis plus rien. Juste moi qui pleure, seule, Immanuel disparu, mort, ou en sale état.

Immanuel! Pourquoi ai-je peur? Pourtant le danger est écarté! Je ne vois plus, je n’entends plus le tonnerre, ni le ciel, ni la lune d’une lumière éclatante auparavant. Une brume compacte, épaisse a engloutit la pièce. J’ai chaud. Pourtant, je tremble de peur. Une sensation glacée me parcourt l’échine. Je crois que j’ai peur pour toi.

Immanuel! Pourquoi ai-je mal? Je ne suis pourtant presque pas blessée! Je n’ai que quelques taches bleues persan, aucune blessure sérieuse. Ma plus grande douleur est intérieure. Mon cœur ensevelit peu à peu par mes larmes, qui bat de plus en plus fort, animé seulement par l’énergie du désespoir.

Immanuel! Est ce que tu m’aimes encore? Je relève la tête. Je ne distingue rien, ici. Juste de la brume bleue et rien d’autres. Avant, la lune éclairait la pièce de sa lueur fœtale. Je sais cependant qu’elle est présente, car sans elle, je ne distinguerais même pas le bleu saphir profond qui m’entoure. Juste du noir. Comme le sang qui recouvre mon cœur.

Immanuel! Pourquoi es tu parti? Ton dieu n’était il pas sensé te protéger? Ton corps a disparu. Je n’ai qu’eus le temps de te distinguer, agenouillé, une intense douleur sur le visage. Peut être une teinte d’amour dans le regard. Je refonds en larmes.

Immanuel! Pourquoi le pendentif me brûle t-il? Je sens son intense chaleur sur ma peau froide. Je ne distingue même pas la flamme magnifique qui l’anime. Je sais juste que tu m’as dit de le garder. Tu m’as dit qu’il m’aiderait. Je comprends que je n’entendrais peut être plus jamais ta voix.

Immanuel! Aide moi! Je me relève, tremblante, et marche hagarde dans la pièce. Tout plutôt que de rester ici. Même si je ne vois rien, je continue d’avancer. Je trébuche, me relève, encore et encore. 10, 15, 20 pas. Puis je heurte un mur. Je m’y adosse, et fixe la brume épaisse.

Immanuel! Je suis prise au piège! Je sais que trouver une porte ne sert à rien ici. J’errerai certainement plus d’une centaine d’années. Un détail attire mon attention. Une coupure sur ma main gauche, une autre sur ma joue droite. Pourtant, mon maître ne m’a fait aucune blessure externe… Pourquoi?

Immanuel! Qu’est ce qui se passe? Je sens le sol se dérober sous mes pieds. Ma tête heurte le sol. Un choc. Peut être la mort? Je n’ai pas la force de me relever. Je veux rester ici, dans la brume. J’ai trop mal pour continuer.

Immanuel! Pourquoi j’entends ta voix? Hallucination? Miracle?
«Tu peux t’avouer vaincue, ou te battre. Tu peux te soumettre, ou décider. Tu peux être toi, ou le reflet qu’on t’ordonne d’être.»
Je relève la tête, puis la laisse retomber. Il est parti. C’est tout.
Tout tourne en moi. Mes pensées se mélangent, disparaissent, puis apparaissent, à une vitesse fulgurante. Mes forces m’abandonnent, et pourtant, je veux me battre. La peur et la douleur s’allient, et des images m’apparaissent. Je ne ressens aucun de mes bleus, juste mon cœur, qui hurle à l’agonie, noyé dans ce sang qui me tue, et les coupures sur ma main et ma joue. Elles palpitent, au rythme des battements de mon cœur. 100 à l’heure. J’ai mal. Je rate un battement. Suffocation dans la brume épaisse, enveloppante. Un cri. Douloureux. Le mien.

-Immanuel! Est ce que je meurs?!

Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »

Ce texte s’apparente à une fanfiction. Certains de ses éléments sont relatifs à l’univers de la série Les Chevaliers d’Emeraude, écrite par Anne Robillard.
Partager...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *