Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE COUSSIN (PARFAITE POUR LES LECTEURS)
LA PIÈCE COUSSIN (PARFAITE POUR LES LECTEURS)

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LA PIÈCE COUSSIN (PARFAITE POUR LES LECTEURS)

La Chatte qui Pêche as La Chatte qui Pêche

Carnet d’exploration de Poussière
Quelque part sous le Château

Si le plancher de la pièce aux mots oubliés n’avait pas été tellement pourri, je serais certainement encore en-dessous de la bibliothèque qui venait de me tomber dessus. Mais on n’a pas encore inventé de parquet qui résiste après avoir servi de nourriture aux vers pendant des siècles. C’est pour ça que le livre, la bibliothèque et moi passâmes à travers le plancher comme s’il s’était agi de vulgaire papier. Trente secondes de chute après, j’atterris sur quelque chose de moelleux. Encore toute sonnée par la longueur du vol, je vis le livre rouge arriver près de moi. Etrangement, la bibliothèque ne semblait pas avoir suivi notre même chemin, ce dont je fus plutôt contente. Je me regardai autour. La pièce où j’étais arrivée n’était ni trop grande, ni trop petite, éclairée par une lampe de chevet.
Mais surtout, elle était entièrement recouverte de coussins. Il y en avait même sur les murs et le plafond. Grands comme un canapé ou petits comme mon poing, ronds ou carrés, rouges sang, bleu turquoise ou vert émeraude, bref il y en avait de toutes les dimensions, formes et couleurs possibles et imaginables. J’essayai de creuser pour voir si je pouvais trouver un plancher, mais peine perdue. Coussins, coussins et toujours coussins.
Comme j’étais assez fatiguée, je décidai de rester un peu dans cette pièce si accueillante. Et puis, je ne voyais pas de porte, donc autant profiter de ce repos forcé! D’ailleurs, j’avais vraiment eu beaucoup de chance de tomber dans cet endroit. Presque TROP de chance. Comme si… je décidai de ne pas y penser pour l’instant. Et c’est alors que je me rappelai du livre qui était tombé avec moi. Il était sur ma droite, posé sur un coussin en velours noir. Un long frisson me parcourut. Tout ce qui m’était arrivé semblait être fait exprès, ma découverte du livre rouge, puis ma chute dans cette chambre… Comme si quelque chose voulait que je lise ce livre. Et je commençais à deviner quelle était cette chose.
Après un long soupir pour me donner du courage, je m’approchai du livre. Tout d’abord, je déchiffrai son titre. “Histoire du Château”. Et en plus petit, en-dessous “Entrée et fin de ses aventuriers”. Personne n’était donc plus sorti? Mes mains commencèrent à trembler.
J’eus quelques difficultés à ouvrir la couverture (je vous rappelle que je suis haute 9,6 centimètres!) mais enfin je pus lire la première page. Et ce que je lus me glaça le sang.
“Depuis des centaines d’années, des aventuriers de mille endroits différents viennent ici, entre mes murs, pour explorer et trouver l’aventure. Ils n’ont jamais compris que la seule chose qu’ils venaient trouver, ici, c’est la mort. Ou la démence.”
La première page se concluait ainsi. Je la tournai.
“Il est impossible de trouver un plan du Château. Le Château n’est jamais le même, différent pour chaque aventurier. Cependant, tous ne pourront jamais sortir. Une fois qu’ils seront entrés, ils ne pourront pas revenir en arrière.”
Mes pires soupçons étaient donc confirmés. Je n’avais plus envie de lire le reste du livre. À quoi bon, si il n’y avait pas de sortie? Je me levai, décidée à m’en aller de cette salle et du livre rouge. Comme si le Château avait compris mes intentions, il fit apparaître une petite porte à la place du gros coussin-éléphant qui recouvrait un pan de mur. Je l’ouvris, espérant de tout cœur que tout ceci n’est qu’un mauvais rêve.

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