le petit grand nain as le petit grand nain
– Tu as vu ça ? dit soudain Un gars.
– Vu quoi ?
– La pièce de monnaie ! Elle est revenue là !
Intrigué, je regardai par terre. En effet, l’objet brillait sur le sol. Un gars se pencha et la saisit.
– Je suis de plus en plus sûr qu’elle a quelque chose de spécial.
– Oui, mais quoi ?
Un gars haussa les épaules. Nous regardâmes la pièce dans laquelle nous venions d’entrer.
Elle était très… Allongée. Longue, fine, plate. Plusieurs grandes allées se succédaient à perte de vue, et chacune allait jusqu’au bout de la pièce, pour terminer dans un endroit sombre. De grandes formes se dressaient au loin, un ensemble de tours, visiblement…
– Tu vois quelque chose ? me questionna Un gars.
– Non… Rien de vivant. Attends, viens, là-haut, dis-je en pointant du doigt le sommet d’une sorte de grand bassin rectangulaire. On verra sans doute mieux !
– D’accord, répondit-il.
Lui en tête, nous grimpâmes jusqu’en haut. J’arrivai en haut en second et regardai autour de moi.
– Tu vois quelque chose ? Je crois qu’il y a… Un gars ?
Je venais de surprendre son regard fixé vers quelque chose au fond du bassin.
– Qu’est-ce que tu… Oh.
Au fond de la cuvette qui semblait en fait être un immense récipient de fabrication artificielle, trônaient de gigantesques…
…boules de bowling.
– Je connais ces choses.
– Oui. Des boules de bowling. Mais… mais qui pourrait jouer au bowling avec des boules de cette taille ?
Le souvenir d’un troll mesurant 50 mètres de haut me revint tout d’un coup.
– Il faut qu’on parte, pressai-je mon équipier. Maintenant !
– Tu penses que des hommes de cette taille… ?
– OUI ! COURONS !
Il se jeta en bas et atterrit sur ses pieds. Je l’imitai, mais mon genou se déroba et je tombai.
– Relèves-toi, vite ! J’entends des bruits…
Effectivement, un battement sourd et régulier que je commençais à bien connaître retentissait de plus en plus fort. Je me remis sur ma jambe, mais elle continuait à me faire souffrir. Un gars prit mon bras sous son épaule tout en continuant d’avancer et en jetant des coups d’œil inquiets autour de lui.
Dans l’allée à côté de nous, une des balles passa en trombe.
– Plus vite ! cria Un gars.
Nous avions parcouru environ la moitié du chemin lorsque le bruit de la balle percutant les quilles se fit entendre.
– Ils vont s’occuper de nous… gémis-je.
Nous avancions de plus en plus rapidement à mesure que ma foulure me faisait moins mal, mais le son d’une boule touchant le sol se fit entendre derrière nous.
– Nous n’y arriveront pas, dis-je à Un gars. Elles vont trop vite…
Il me regarda et sembla décider quelque chose. Il me poussa un grand coup, ma cheville lâcha de nouveau et il me frappa du pied.
Je me mis à rouler.
Tout mon corps me faisait mal et je n’avais pas le temps de réfléchir tant je tournais vite : même Un gars, qui courait derrière moi sans blessure, peinait à maintenir sa distance. Il continuait à me pousser aussi souvent qu’il le pouvait, et le terrain en pente accentuait l’accélération.
Nous atteignîmes le fond treize secondes avant la boule, sautâmes dans le vide dix secondes avant, atterrîmes tant bien que mal sur le sol quatre secondes avant, et…
Strike !
Les quilles se mirent à pleuvoir devant nous, accompagnées de la balle. Nous restâmes quelques minutes ainsi, afin pour moi de récupérer, et pour être sûr qu’il n’y allait pas avoir d’autres balles lancées.
Puis nous repartîmes.