Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE-BIBLIOTHÈQUE AUX LIVRES VOLANTS
LA PIÈCE-BIBLIOTHÈQUE AUX LIVRES VOLANTS

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LA PIÈCE-BIBLIOTHÈQUE AUX LIVRES VOLANTS

la fille de l’hiver as la fille de l’hiver

Je poussais la haute et large porte en bois massif. Elle s’ouvrit, en un grincement menaçant, sur une pièce ovale. Je m’avançait dans la salle tandis que la porte se refermait derrière moi. Au centre de la salle m’apparut une large table en marbre blanc recouverte par des piles de livres. Je regardait autour de moi, la plafond de la pièce était en verre et d’après moi situé à au moins 30 m du sol, je ne pouvait pas apercevoir un seul pan de mur, entièrement recouverts d’étagères elle même croulant sous les livres et grimoires divers. Un imposant lustre pendait du plafond et éclairait la pièce. Les livres jonchaient le parquet.
D’un coup une trappe s’ouvrit du sol et un petit homme barbu en sortit. Je m’écartais d’un bond et me dissimulait derrière une pile de livre. J’étudiai l’étrange personnage. Il était vieux et une longue barbe blanche traînait à sa suite. Il portait des lunettes et regardait sans cesse sa petite montre à gousset. Ses aller et retour frénétiques entre le souterrain et la pièce en portant des piles de livres ahurissantes témoignaient de son excitation. Peu après il cessa son manège et referma le souterrain. Puis il s’essuya le front avec son mouchoir et dit:
 » ne te cache pas je sais que tu es la »
Je mis un peu de temps à comprendre que l’homme s’adressait à moi. Je sortis timidement de ma cachette. Il sourit et dit:
« vu que tu es la tu vas m’aider avant qu’ils se réveillent, viens. »
il me fis signe de m’installer près de la table tandis qu’il montait dans une petite cabine noire que je n’avais pas vu auparavant. Il tira un levier et la cabine s’éleva sur des rails jouxtant les étagères qui passaient inaperçus si on ignorait leur existence. La cabine et l’homme filait a toute allure entre les étagères et l’homme tirait levier pour la faire stopper à des endroits précis.
Je ne voyais pas le temps passer, je donnais les livres à l’homme qui leur trouvait une place sur les étagères, je ne sais comment, et en retirait d’autres qu’il me faisait passer et que je m’empressait d’empiler sur la table. Quand il eu finit le vieil homme monta tout en haut de la pièce et ouvrit une autre trappe du plafond de verre. Il redescendit à toute allure et sauta vivement hors de la cabine puis il me dit:
« assied toi et regarde »
Je m’exécutais.
D’un coup les livres de la table s’élevèrent dans les airs, battant des ailes formées par leurs pages. ils voletèrent un instant s’éparpillant dans la pièce, puis, tel un groupe d’oiseaux migrateur, d’un seul mouvement s’élevèrent dans les airs et s’échappèrent par la petite lucarne ouverte au plafond. Un cri m’échappa:
« non, regardez, ils partent! »
je tendis la main vers le ciel, l’homme la stoppa.
« ce sont les rêves des enfant ma petite dame, chuchota-t-il, les rêves de ceux qui veulent encore rêver un peu… Ce sont des livres très spéciaux et j’en suis le gardien. Leur écriture change tous les jours et s’adapte à la personne qu’ils vont rejoindre la nuit. Les livres des étagères réécrivent leur histoire doucement. »
Il se leva.
« C’est comme un cycle. Au levé du soleil les livres reviennent par le souterrain et s’éteignent. Je les recueille les range sur les étagères et sort sur la table les livres prêts qui sont éclairés d’une lueur ténue. Malheureusement de moins en moins de livres s’éclairent car de moins en moins d’enfant ne leur fournissent une imagination nécessaire à l’écriture d’un livre. »
Je me levai à mon tour.
« Je dois partir » dis-je.
Il me fis signe d’attendre et descendit dans le souterrain. Il en ressortit quelques minutes après avec un petit paquet qu’il me tendit.
« merci de m’avoir aidé jeune fille tu peux sortir par la porte de derrière. Il me l’indiqua du doigt, elle était petite et dissimulée par les étagères.
« merci lui dis-je dans un souffle »
il me tapota le dos et désignant le paquet d’un signe de tête me confia:
« son histoire change tout le temps, inspiré par tes émotions et ton imagination. Continu de le nourrir et tu auras une belle histoire tous les soirs, lui, ne reviendra pas » Il me fit un clin d’œil et disparut dans le souterrain. avant d’ouvrir la porte je défis le paquet et sortit un petit livre rouge, sans titre apparent. Je le serrais contre mon cœur et le rangeais dans ma besace puis je poussais la porte.

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