Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE AUX MULTIPLES GRATTES-CIELS, TOURS ET BUILDINGS
LA PIÈCE AUX MULTIPLES GRATTES-CIELS, TOURS ET BUILDINGS

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LA PIÈCE AUX MULTIPLES GRATTES-CIELS, TOURS ET BUILDINGS

le petit grand nain as le petit grand nain

De… La barbe ? pensai-je.
-De… La barbe ? dis-je.
-Eh oui, elle repousse même à vue d’œil, me répondit Un gars. Elle grandit de plus en plus vite, tu ne vas pas tarder à la sentir, j’imagine.
-Je n’espérais plus rien de ce côté-là, en fait… enchaînai-je, balbutiant un peu. C’est… C’est inespéré !
-Bah, elle aurait bien fini par repousser, non ? Ça va te faire bizarre !
-Oui, je… Mais qu’est-ce que c’est que cette pièce ?

Cela ne ressemblait à rien que je connaissais. D’immenses tours en métal et en verre s’étendaient jusqu’au ciel, des gens dont la plupart portaient d’étranges appareils rectangulaires dans les mains circulaient sur des routes en un matériau totalement inconnu, mais qui ne devait être pas loin de la résistance de notre mithril, car d’énormes monstres sans visages circulaient dessus. Je plissai les yeux. Les monstres semblaient être dirigés par d’autres humains, à l’intérieur même d’eux. Des constructions mécaniques ? Mais comment était-il possible de faire avancer de telles choses ?
Un gars, lui, semblait aussi stupéfait que moi.
-Qu’est-ce que… Wah !
Je posai un pied sur cette étrange matière grise, puis un autre. Un gars entra aussi. Les gens nous observaient étrangement, et un attroupement commença rapidement à se former autour de nous. Il était vrai que nos vêtements tranchaient avec ceux des autres humains.
Soudain, la porte que nous avions claquée derrière nous se rouvrit. Celle-ci semblait, en façade, appartenir à une vieille bâtisse abandonnée. Le Château devait s’arranger pour dissimuler la présence de la pièce aux hommes qui viendraient là par des illusions.
Sauf que là, ce n’était pas un homme. C’était le GDIR. N°2.
L’ennemi. Le Guerrier Démolisseur Invincible Robotique.
Un gars, à qui je l’avais beaucoup décrit, le reconnut immédiatement. Il faut dire que rares sont les gens qui arborent une crête punk en acier.
Les gens s’écartèrent aussitôt en criant, en partie parce que le deuxième GDIR n’était pas seul. Toute la troupe de mes ex-geôliers était réunie. Le GDIR s’avança et lança d’un ton agressif à mon coéquipier :
– Toi ! A cause de toi, le Maître va penser que je suis faible ! Je vais te tuer !
– Euh, tu penses que celui-ci est récupérable ? me glissa Un gars.
– Bah… Non.
Le GDIR émit une brève lueur de ses yeux, et leva le doigt. J’avais déjà subi une attaque dans le genre par le GDIR n°1, je savais à quel point elles étaient douloureuses.
Sauf que là c’était le n°2. Il avait été perfectionné.
Une extraordinaire explosion retentit derrière nous. Les cris augmentaient encore.
– Un gars ! lui criai-je pour masquer le bruit ambiant. Il n’a pas prévenu son Maître ! Si on les tue tous, on aura encore un peu de répit avant que le Château n’essaye de nous retrouver !
– D’accord ! Mais aucun de nous deux n’a les moyens de le stopper… ATTENTION !
Un gars me sauta dessus et me jeta au sol tandis qu’une flèche tirée par un de mes gardiens fendait l’air à l’endroit exact où était mon cœur dix secondes avant.
Je me relevai, et nous courûmes nous mettre à l’abri, mais aucun endroit ne pouvait nous abriter. Le GDIR continuait à tirer un peu partout, et les autres, archers et fantassins, se jetèrent à notre poursuite. En passant à côté d’un des humains qui tenait une boîte rectangulaire, je l’entendis dire à un autre :
– L’armée est en route ! Personne ne comprend ce qui se passe… J’espère seulement que ce truc ne nous aura pas tués avant qu’ils n’arrivent !

Je continuai ma course, mais une note d’espoir s’alluma en moi : si leur armée était à la mesure de leurs constructions, alors nous avions une chance qu’ils les détruisent.
Nous continuâmes pendant quelques minutes, évitant de temps en temps une flèche mieux tirée ; mais nous fatiguions, et si le bruit des canons du GDIR diminuait, il le faisait de moins en moins vite… Je me demandais s’il n’était pas en train de nous rattraper, lorsqu’un bruit déchira le ciel : un immense oiseau métallique, faisant un bruit extraordinairement fort, arrivait à toute allure. Le GDIR devait l’avoir vu, car je l’aperçus en train de s’envoler vers l’engin. Lequel tira deux missiles. L’un d’entre percuta le GDIR de plein fouet.
Le robot commença sa chute.
Seulement, le spectacle avait détourné notre attention : les soldats sortirent soudain en nombre du coin de la rue. La poursuite reprit, mais ils étaient cette fois bien plus proches de nous. Nous débouchâmes à un croisement, et là…
Une espèce de véhicule comme les autres, mais kaki, avec de grosses chaînes en lieu et place de roues et un grand tube, qui devait être un canon.
BAOM !
Plus de soldats. La seconde vague, les fantassins, se précipitèrent en hurlant, avant de se replier de même devant le tir nourri des soldats en uniformes, kakis aussi.
Un gars me tapota l’épaule et m’arracha à ma contemplation.
– Regarde, là ! Cette porte est identique à celle d’où on est entrés !
– Une sortie ? On y va ?
– On n’a rien à perdre, de toute façon, décida-t-il. Allons-y !
Nous repartîmes donc, avec cependant un nouveau questionnement : ce robot était programmé pour obéir aux ordres, or les ordres étaient « tuer le petit grand nain »… Le petit nain de grand était-il encore vivant ?
Si c’était le cas, il ne restait plus qu’à espérer qu’il allait s’en sortir…

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