Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE AUX MIROIRS
LA PIÈCE AUX MIROIRS

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LA PIÈCE AUX MIROIRS

Diablo91 as Diablo91

Je m’élançai au hasard dans un petit escalier de bois d’acajou dont chaque marche grinçant me faisait frémir . Il donnait sur une petite porte poussiéreuse. Lorsque je saisis la petite poignée brun foncé de celle-ci, l’idée m’effleura qu’il y avait sûrement très longtemps de cela que personne n’avait pénétré dans la pièce qui m’attendait. A moins que ce soit la mort qui m’attende ? Cette pensée me fit me rappeler que je n’avais pas dis au revoir à mes proches. Ma soeur, maman, papa, mes amis, pardonnez moi ! J’ai pris la décision de m’en aller sans vous dire adieu pour ne pas vous inquiéter ! Et, alors que je sentais mes petites larmes mouiller mes yeux, je poussai la petite porte de bois, me laissant admirer des centaines, non, des milliers de miroirs ! Malgré la poussière qui les ornait, je pouvais contempler la multitude de joyaux décorant leurs cadres d’or, d’argent ou de je ne sais quoi d’autre. Et lorsque j’eus l’idée de contempler mon reflet, je crois bien que mon regard eut bien du mal à s’en détacher : en effet, mon visage resplendissait, mes traits étaient très fins, mes yeux brillaient d’une lueur merveilleuse. Je me sentais enfin débarassée de tout complexe. Et mes boutons… Comme disparus, tout d’un coup ! Tout comme mes cernes qui ornaient autrefois mes yeux. J’étais comblée de joie, comme l’adolescente idiote et naïve que j’étais. Les jours passèrent et je continuais de me contempler, d’énumérer tous mes défauts qui avaient disparus. Tout cela se faisait alors que ni la faim, ni la douleur ou ni même les regrets ne m’atteignaient. Mon obscession de moi-même s’aggrandissait au fil du temps et sans m’en rendre compte je renforçais le piège qui m’enfermait dans cette pièce irréelle qui risquait bien de m’être fatale.

C’est alors qu’un jour, alors que je soulevais un miroir au cadre d’or orné de rubis, je remarquai de vieux bâtons poussiéreux en dessous. Après l’avoir inspecté longuement, les avoir retourné, épousseté je réalisai la fatale vérité : il s’agissait de débris d’os humains ! Tout devint alors clair dans ma tête : les miroirs, les richesses. Si je restais ici, j’y laisserais ma peau. Je commençai donc par courrir dans toute la pièce à la recherche d’une porte, mais vainement . Il y avait trop de miroirs et je me perdais sans cesse, la sortie étant surement inexistante. Après des heures et des heures de recherche, je finis par m’adosser contre un miroir, en larmes. J’étais condamnée à mourir dans cette pièce sans issue, avec le désespoir et le regret de n’avoir fait ses adieux aux siens. J’étais seule, seule….

Quand tout d’un coup, alors que je levais les yeux, je réalisai que la pièce était encadrée de quatre….immenses miroirs ! Et si j’essayais d’en briser un ? Ma mère me l’aurait interdit, car cela porte malheur, mais après tout, n’étais pas déjà poursuivie par le malheur, dans ce château infernal ? Je sortai l’épée que j’avais pris soin d’emporter avec moi, et contemplai une dernière fois mon reflet dans l’immense paroi de verre, je sentais mes membres trembler, et prenant mon courage à deux mains, frappai le miroir à plusieurs reprises. A ma grande joie, je pus très vite distinguer un couloir derrière, et je m’empressai de sortir de cette pièce qui m’avait retenue prisonnière si longtemps.

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