le petit grand nain as le petit grand nain
Une dizaine d’explorateurs étaient déjà rentrés. Je n’osai pas m’aventurer tout seul dans la première pièce, je suivis donc l’exploratrice Émilie dans une salle grise et nue, ou rien ne bougeait. Au bout d’un moment, elle s’approcha du mur et le toucha, et son visage s’éclaira, comme si elle avait découvert quelque chose d’inouï. Et là d’un coup…
Elle disparut.
« Ce château semble receler bien des mystères », me dis-je. Bien qu’étonné, je décidai de passer dans la pièce suivante. Je passai la porte, traversai un long corridor et débouchai sur…
Une salle de taille moyenne, sans ornements, mais entièrement remplie de pièces d’or, d’argent et de bronze, jusqu’au plafond, et au beau milieu, une espèce de chemin entre les pièces, à peine assez large pour me laisser passer. Ébahi par ce que j’étais en train de contempler, j’entendis trop tard le bruit de succion derrière moi. Il s’agissait du mur de l’autre pièce qui s’effondrait.
Dès que je l’entendis, je me retournai et n’eut que le temps de voir le mur se refermer, comme s’il était… mou. Je me retrouvai donc piégé dans la pièce, n’ayant pas d’autres choix que de la franchir. Je commençai alors prudemment ma traversée. Les pièces semblaient infiniment nombreuses, il y en avait des milliers, voire des centaines de milliers. J’avançai prudemment, évitant les multiples tas de piécettes, louvoyant entre les amas d’or, quand un petit bruit venant de la porte de la salle retentit. Je levai inconsciemment la tête et heurtai une petite pièce de quelques centimes, qui tomba à terre, suivie d’une autre.
Et encore une autre. Plus trois ou quatre. Et…
Des centaines, qui se mirent à me tomber dessus, telles une pluie d’argent… Me dégageant péniblement, je me mis à courir, renversant chaque fois plus de pièces, et je voyais la porte qui semblait si loin de moi, et les pièces m’ensevelissaient, les écus comme les livres, les euros comme les francs, des monnaies surgies d’un autre âge…
Finalement, les pièces me recouvrirent entièrement, et je crus rêver lorsque je vis une main tendue devant moi.
Quelques minutes plus tard, j’étais assis hors de la salle, en compagnie de mon sauveur, qui avait aussi causé le bruit qui m’avait fait me redresser, un jeune homme qui venait d’un escalier miteux quand il m’avait découvert. Encore tremblant et hors d’haleine, je pris quand même sur moi pour lui demander :
-Qui es-tu ?
-Un gars, me répondit-il.
Je le regardai sans comprendre.
-Non, ton prénom, je veux dire… lui dis-je.
-Je m’appelle vraiment Un gars, sourit-il. C’est assez inhabituel comme prénom mais c’est celui que j’ai choisi pour mener à bien cette quête. Ne me demande pas pourquoi, je ne le sais pas moi-même…
Il y eut un silence.
-Bon, il est tant de nous séparer, je crois, dit-il. Bonne chance !
-Bonne chance à toi aussi ! lui criai-je alors qu’il recommençait à gravir les marches de son escalier.