Je déambulais tout à fait tranquillement dans le Château, accompagné de Poussières d’Etoiles. Nous étions parfaitement calmes et apaisés. Il faut dire que nous avions eu le temps de faire une petite sieste de deux belles années depuis la dernière pièce que nous avions explorée. J’ouvris donc une énième porte en songeant paisiblement aux rêves qui m’avaient accompagné durant ce long somme.
Ce nouvel endroit était d’une grande simplicité : il s’agissait uniquement de blanc. Les murs étaient blancs, le plafond était blanc, le sol était blanc, les coins étaient blancs, nos traces de pas étaient blanches. Poussière d’Etoiles avança sans prononcer grand-chose, il faut dire que l’espace ne paraissait pas particulièrement intriguant. Dans ce type de pièces, le seul enjeu consiste alors à trouver la sortie. J’avançai donc de quelques pas pour rejoindre mon amie. Soudain, un petit courant d’air froid nous fit frissonner. Je tournai la tête pour en détecter l’origine. Cependant, le bruissement d’air s’intensifia jusqu’à ce que je prenne conscience qu’il nous entraînait vers l’un des coins de la pièce. Je ne pouvais pas résister à l’attraction exercée par cette masse d’air, qui m’aspirait vers le mur. On pourrait qualifier cet endroit de pièce aspirateur en quelque sorte.
Je tournai brusquement la tête vers Poussière d’Etoiles. Elle, cependant, parvenait à rester immobile. Lorsqu’elle remarqua que je me déplaçais lentement vers le mur, elle vint me rejoindre en hurlant mon nom. C’est alors que nous prîmes conscience de cette si grande inégalité entre nous. Poussière d’Etoiles, dotée d’un corps solide, n’était pas victime du tourbillon. Quant à moi, simple masse vaporeuse, j’étais aspiré, tout comme l’air ambiant. J’eus soudainement envie de me révolter d’être ainsi considéré comme rien de plus sinon de l’air, mais ce n’était pas l’enjeu prioritaire du moment. En effet, ma masse vaporeuse commençait à se disloquer et se fondre dans la poussière tournoyante. Il ne me restait vraiment plus grand-chose…
Il m’était absolument impossible de lutter. Arrivé dans le coin de la pièce, je remarquai un petit trou dans le mur, par lequel l’air était aspiré. J’eus un haut-le-cœur en réalisant ce qui allait m’arriver. Je pris une profonde inspiration, fermai les yeux… avant de m’engouffrer dans ce tuyau, entièrement blanc lui aussi. L’air, plus compressé, était alors aspiré d’autant plus fortement. Le tuyau me parut terriblement long, et je ne cessais de me cogner contre les parois, avant d’être brusquement projeté dans un nouvel endroit. Sombre, pour le coup.
Auteur : Miss Lovegood, sous le pseudo « Miss Lovegood »