Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE À LA COMMODE VERTE
LA PIÈCE À LA COMMODE VERTE

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LA PIÈCE À LA COMMODE VERTE

l’autruche as l’autruche

Cela fait bien une heure et quarante-trois minutes que j’arpente le ventricule gauche du châteaux, aidé par une carte rédigé par un ami linguistique qui a cette capacité d’évaluer l’emplacement exacte des pièces et leur composition grâce à une équation quelque peu ardue. Tout ça pour retrouver cette fameuse pièce encore inexplorée que mon ami magicien qualifie d’inexplicablement complexe méthodiquement parlant dans un sens physiologique qui atteint certains points culminant dominé par une altitude saturée qui aurait due disparaître si cette pièce n’avait pas la capacité de défier la gravité. Me voilà donc à l’emplacement exacte où aurait du se trouver la porte de cette salle si mystérieuse et je commence à croire que mon ami linguistique s’est bien fichu de moi, à moins que ma vue de simple humain ne soit pas à la hauteur de la trop complexe combinaison définissant cette porte pour moi inexistence. Perdant mon altitude sereine et mes bonne manières, je décide donc de sortir ma pioche afin de défoncer le mur. Au moins cela m’évite de me prendre la tête et de me changer les idées, de plus, détruire à toujours été pour moi une bonne thérapie.
A peine entrée, je comprends que quelque chose ne tourne pas rond. En effet, le monde semble s’être retourné dans cette vaste pièce, et je me retrouve la tête en bas, comme marchant au plafond ! Je me sens alors soudain pris de vertige, désirant quitter cette salle au plus vite mais je constate avec horreur que mon entrée à disparut. « Pas de panique, tu peux encore refaire un trou » me dis-je. Je me ressaisis donc de ma pioche mais le mur ne cède pas, et il m’est impossible de lui soutirer la moindre fissure. Je ne peux même plus sortir, à moins qu’il y est une porte en bas. Oui parce que, j’ai oublié de le préciser mais je marche au plafond d’une immense salle et je suis à des mètres du sol, si bien qu’il m’est presque impossible d’y voir le fond. Si je tombe… Je tombe. Destination pierre tombale. Il y a forcement une solution. Je ne sais pas de quelle manière je ne me décroche pas du plafond, ou au moins, pourquoi les meubles en bas ne s’écroulent pas sur moi. Après tout, ils sont peut être collés et le plafond sur lequel je suis est en fait le sol, pourtant je sais que ce n’est pas ça. Comment ? Et bien, je le sais car la pression est si forte dans mon crane que si je reste encore une minute la tête en bas, je sens qu’elle va exploser. Je me décide donc à me diriger vers le mur afin de tenter de marcher dessus. Mauvaise idée, dès que je soulève mon pied, je me sens soudain lourd comme une pierre, sentant la gravité revenir tout d’un coup, je tombe du plafond pour me diriger à une vitesse folle du sol. Heureusement, j’ai un parachute. J’atterris donc avec douceur et délicatesse avec la souplesse d’un chat royale même si ça n’existe pas. Enfin, je suis à l’endroit ! Même si scientifiquement je pencherais plus pour dire que je suis à l’envers, mais enfin qu’importe, puisque je me porte mieux.
La pièce est en fait très petite et je suis étonné de voir que je touche presque le plafond, comme si tout avait rapetissé sur moi durant ma chute.
Je décide de m’approcher d’un meuble ancien magnifique à pas de loups sur un parquet qui grince au possible, oubliant toute idée de fuite. Ses rainures semblent souple au touché, parfaitement nette, sans aucune trace de poussière. Je vous le dit tout de suite, ça ne devrait pas être possible et je suis on ne peut plus perturbé de la propreté des lieux étant donné que mes suppositions sont basées sur le fait que personne avant moi n’ait découvert cette pièce. A moins que, la pièce étant refermée s’entretienne comme une boite de conserve. Mais non ! Je me tape le front, Sinon je ne pourrais plus respirer ! Je rigole pour moi même de cette erreur de débutant, quoi que toujours aussi perplexe quant à ce mystère pas encore élucidé.
Une vieille ampoule reliée au mur par quelques fils éclaire cet espace confinée d’une lumière jaunâtre, déposant sur les murs nus une sérénité matinale d’automne. Quant au meuble, lui, impose sa présence de son vert sapin et de ses reflet doré, complétant cet univers étrange d’une touche d’extravagance. Il n’y a rien d’autre dans cette pièce. Rien. C’est étonnant, il pourrait tout de même y avoir d’autres éléments plus distrayant ou même allons bon, des toilettes, ce genre de chose…
D’un coup je remarque enfin ce qui m’avait échappé jusqu’à présent : Les tiroirs du meuble, comme quoi je ne vis que dans l’art de chercher compliqué. Malheureusement vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’il n’y a rien non plus dans cette commode et je commence à me questionner quant à la manière dont je vais sortir d’ici. Serais-je prisonnier ? Peut-être bien. Prisonnier d’une pièce sans nom, ni emplacement précis avec pour seul compagnon cette masse de bois n’enfermant que le vide. Le vide. Je regarde plus attentivement et en effet, je ne vois rien, un vide ancestral. Ne devrais-je pas y voir le fond ? Je m’avance, un peu, un peu trop, et me voilà comme aspiré dans un trou noir qui se serait réfugié tout ce temps dans la pénombre du placard.
C’est ainsi que je quitte cette pièce, quittant par la même occasion tout mes repères.

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