Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA MASSE ÉLASTIQUE, ET LE MORCEAU DE LA CRÉATURE
LA MASSE ÉLASTIQUE, ET LE MORCEAU DE LA CRÉATURE

LA MASSE ÉLASTIQUE, ET LE MORCEAU DE LA CRÉATURE

Carnet de Devhinn
Pièce perdue n°13 (soit la 57ème pièce)

C’est allé très vite. Et il n’y avait aucune échappatoire. Notre course s’est arrêtée presque aussi vite que nous l’avions commencée, quand nous nous sommes fait happer par l’immensité visqueuse et malodorante qu’est la Créature.

Mais à mon grand étonnement, nous n’avons pas vraiment eu à trouver rapidement un moyen de respirer, cette fois. Après quelques secondes seulement il y a eu un ignoble bruit entre la déchirure et la succion, suivi d’un grondement tout autour de nous. La Créature hurlante. Pour une raison ou une autre elle a en déferlant sur nous fini par sectionner un pan de sa masse informe, où nous nous trouvions, nous laissant sombrer dans le sol mouvant, quittant son râle de douleur.

Nous sommes empêtrés dans un espace particulièrement réduit, impossible de se lever avec les parois élastiques en mouvements incessants autour de nous. Marcher dessus était une tâche bien plus aisée que tenter de ne pas rester immobilisé à l’intérieur.
Mais nous ne serions pas à suffoquer péniblement si l’espace exigu n’était pas quasiment rempli d’un déversement de Créature, liquide poisseux s’immisçant un peu plus dans nos œsophages à mesure que nous nous agitons pour essayer de trouver une issue. Précisons que bien entendu, dans cet amas assez inconfortable, il fait noir.
J’étouffe, écœuré, cherchant du mieux que je peux à me rapprocher d’Ombre et Analayann. Nous ne sommes pas à un mètre les uns des autres mais chaque mouvement que nous faisons n’est que très peu efficace dans ce mélange déconstruit. Je n’essaie plus de parler sachant que chacune de mes respirations fait déjà à elle seule entrer beaucoup trop de contenu indésirable par mes voies respiratoires.

J’entends « En bas. Il faut descendre ».

Dans ma tête.

C’est Ombre. J’avais oublié que cela pouvait arriver.
J’entame un déplacement en dessous de moi, entre la nage et une escalade inversée, sans rien y voir. Il me semble entendre parmi nos efforts bruyants pour nous mouvoir comme le bruit d’un liquide s’engouffrant dans un siphon. Ma descente s’accélère, j’entends quelque chose d’autre un peu plus bas. Avant d’être entraîné hors de ce labyrinthe.

Auteur : Un gars… sous le pseudo « un gars… »

Partager...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *