– Alors, explique-moi qui tu es et ce que tu viens faire là, maintenant que nous sommes arrivés à ma planque, me demanda Ludwig.
Nous nous trouvions dans une sorte de grotte, je ne saurais dire de quelle matière étaient faites les parois. La pièce était plutôt lumineuse, grâce à une lanterne pendue au plafond. Des chutes de tissus colorés cousus grossièrement entre eux formaient un rideau devant un lit. Enfin de la paille recouverte d’un drap. Un feu brûlait au centre de la grotte, nous réchauffant. Ludwig m’avait servi un bol rempli de bouillon chaud.
– Je m’appelle Jenifael, et je ne me rappelle plus ni pourquoi, ni comment je suis arrivée ici. Je crois que je dois sauver quelqu’un, ou quelque chose, mais c’est tout. Je me suis réveillée dans les égouts, en-dessous de la grande cuisine. D’ailleurs, tout ici est aussi disproportionné ?
– Tout, ça je ne sais pas. Mais des pièces que j’ai exploré, toutes sont différentes.
– Comment ça, tu ne sais pas ? Tu n’as jamais fait le tour de l’édifice ?
– Non. J’en suis même venu à l’hypothèse que cet endroit est sans fin. De plus il est difficile de revenir dans une pièce qu’on a déjà exploré. Cette grotte, c’est un sacré coup de chance. Avant, je changeai de planque tout les jours, au fur et à mesure que j’avançai. Mais un coup, je suis revenu, par hasard, ici. Et depuis ce temps, j’ai toujours réussi à retrouver le chemin.
– Depuis combien de temps es-tu ici ?
Ludwig ne répondit pas. Il détourna le regard. Je n’insistai pas et finissais de manger.
Pour la nuit (enfin, je supposais que c’était la nuit), Ludwig me prêta son lit. J’en fut d’ailleurs étonnée par le confort.
A mon réveil, mon sauveur dorait encore, je me levai et, silencieusement, m’approchai de lui. Je ne l’avais pas encore vraiment observé. Sa peau était claire, ses cheveux châtains tombaient sur son front. Je lui remarquai une légère cicatrice au dessus de son sourcil droit. Il était vêtu d’un tunique noire. Une chaîne argentée attira mon regard. Un bijou en forme de demi-cercle y était attaché. Ce pendentif m’attirai, j’allais le prendre quand je sentis que quelque chose avait changé. Je relevai la tête et me retrouvai nez-à-nez avec un Ludwig bien éveillé. Ses yeux chocolat était parsemés d’éclats dorés.
– Hum. Salut.
– Bonjour ! m’écriais-je, la voix plus aigüe que je ne le voulais.
Le garçon se leva tranquillement, ne me posa aucune question et empoigna son sac.
– On y va ?
Autrice : Jeni25, sous le pseudo « Léthé »