Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA CHAMBRE DE LA BELLE AU BOIS DORMANT
LA CHAMBRE DE LA BELLE AU BOIS DORMANT

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LA CHAMBRE DE LA BELLE AU BOIS DORMANT

The constellation of the black cat as The constellation of the black cat

Je m’éveillais dans un lit à baldaquin rose, les membres engourdis.
– Où suis-je ? dis-je d’une voix ensomeillée.
C’est là que je m’aperçus de la présence d’une sorte d’andouille habillée à la mode du XVeme siècle qui me regardait en souriant béatement.
– Vous êtes réveillée… fit-il.
– Ben oui, je suis réveillée, ça vous étonne tant que ça ? Et je suis où, là, je fais quoi ?
– Mais… Vous êtes bien la légendaire Belle au bois dormant, qui dort depuis cent ans dans le château des cent mille pièces en attendant qu’un prince le réveille ? Non ?
– Parce que vous trouvez que j’ai une tête de princesse ? dis-je, agacée, en me redressant.
– Ben… Oui.
C’est à ce moment-là que je m’aperçus de la façon dont j’étais vêtue : une robe rose à frous-frous hideuse, une petite fraise qui m’enserrait le cou, et des tonnes de breloques inutiles et scintillantes.
– Bon, peut-être que je porte une robe moyenâgeuse et que je suis dans une chambre de princesse, mais ça ne veut pas dire que j’en suis une ! Alors maintenant vous allez ficher le camp d’ici, partir à la recherche d’une vraie princesse et vous faire bouffer par un dragon, OK ?
– Donc vous n’êtes pas la Belle au bois dormant ?
– NON !
Le « prince » s’en alla en reniflant.
Les souvenirs commencèrent à affluer dans ma tête : autrefois, je m’étais lancée dans l’exploration du château des cent mille pièces, où, d’après le prince qui m’avait réveillée, j’étais toujours. Seulement, je ne savais plus pourquoi j’étais partie. Je me souvenais d’une voix qui m’avait guidée quelques temps avant de m’abandonner, puis d’un petit loup qui m’avait accompagnée… M’avait-il abandonnée, lui aussi ? Ou alors avait-il disparu ? Je ne m’en souviens plus. Pourquoi m’étais-je retrouvée à dormir dans cette pièce, depuis combien de temps y étais-je ? Possédais-je encore quelques pouvoirs magiques ? Je décidais de me retransformer en chat pour le vérifier. Ouf, j’y arrivais. Je ne pouvais rester dans cette chambre indéfiniment, et je me dirigeai vers une de ses deux portes.

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