Elle s’appelle Nour. Elle a de grands yeux tristes, et sombres, qui regardent le monde comme pris de terreur. Parfois, une petite flamme s’y agite. Elle est courageuse, mais elle ne le sait pas. Elle est jeune encore, mais son cœur est sage, grand et beau. Toute sa vie, qui fut courte, on lui a répété qu’elle n’était rien. On l’a battue. On l’a dénigrée. On l’a utilisée. On l’a exclue. Et pourtant, elle est restée debout. Un jour, elle s’est enfuie, aidée par le Destin, ou par quelqu’un de plus mystérieux et plus impénétrable. Elle est entrée dans le château pour se sauver. S’y perdra-t-elle ? Elle y a brandie son nom comme épée, elle a porté son innocence, sa candeur, comme un flambeau. Elle survivra. Elle ne sait pas grand chose, mais elle comprend, elle ressent. Elle poursuit un regard qui la hante, deux yeux brillants dans le noir. Elle a de nombreuses questions, peu de réponses, mais elle n’abandonnera pas. C’est une enfant perdue, toute drapée de lumière, qui apporte la bonté sans le vouloir, qui s’excuserait d’être, quand elle est indispensable.
Et moi, je la regarde.
Autrice : Shvimwa, sous le pseudo « Shvimwa»
