Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA SALLE DE BAL AUX AUTOMATES
LA SALLE DE BAL AUX AUTOMATES

LA SALLE DE BAL AUX AUTOMATES

De la musique me fait dresser l’oreille et la première chose que je vois est le plafond. Peint en blanc, il est recouvert de motifs dorés en relief richement travaillés. Je m’assied pour regarder autour de moi. Je me trouve dans une immense salle où des couples dansent au rythme d’un orchestre. Je bondis sur mes pieds, des gens, du monde, je ne suis plus seule dans ce maudit château ! Le sourire aux lèvres, je cours vers le couple le plus proche puis je me fige. Ils ne semblent pas remarquer ma présence et ils dansent en une valse compliquée à l’unisson des autres danseurs. Je détaille leurs riches costumes brodés, la longue robe à crinoline de la femme agrémenté d’un chapeau et le costume de cour de l’homme. Puis je remarque leurs gants, leurs masques qui leur couvrent le visage, leur cou est couvert par le col de leur costume et leur attitude est raide. J’observe leurs mouvements plus attentivement et malgré la danse compliquée que les différents couples exécutent, elle est trop parfaite. Je comprends alors que j’ai affaire à des automates et je m’assieds dans un coin pour ne pas entrer en collision avec l’un d’eux. J’espérais tant trouver un être humain en ce lieu mais je dois me résigner à la solitude.

Durant un long moment, j’observe le ballet des couples qui m’entourent puis je me lève et je me glisse parmi les automates pour les observer. Leurs riches costumes aux vives couleurs chargés de dentelles et de rubans ainsi que leurs masques dorés me ravissent. Ils sont tous uniques et magnifiques, tellement élégants dans leur costume d’apparat. J’esquisse quelques pas de danse sur le côté pour ne pas entrer en collision avec un couple mécanique et je danse quelques minutes au son de la musique. Je me laisse emporter par ce bal irréel que je n’aurais jamais imaginé découvrir dans cet lieu. J’ai soif et je cherche une table avec de la nourriture et de la boisson mais j’ai beau faire le tour de la salle, je ne remarque rien. Je prends ma gourde dans mon sac pour me désaltérer ainsi que quelques provisions que je grignote assise en tailleur dans un coin. Bercée par la musique, je m’assoupis sans m’en rendre compte.

Je me réveille une heure plus tard, reposée et je me lève. Je passe entre les automates qui continuent leur ballet sans me voir. Je finis par trouver un automate d’à peu près ma taille qui danse à distance de sa partenaire. J’observe que jamais ils ne se rapprochent et qu’ils ne sont jamais l’un contre l’autre. J’hésite et j’observe leur mouvement avant de me glisser contre le cavalier, je lui prends la main, lui enserre la taille et je me laisse guider par lui. Au début, je suis à la traîne et finalement, je trouve mon rythme et je le suis. Entre les deux danseurs mécaniques, je me sens entourée et en sécurité. Après quelques minutes de danse, je me dégage des bras de mon partenaire d’un jour avant de me glisser entre les couples pour quitter la pièce après un dernier regard sur la salle de bal.

  Autrice : Rozennwyn-Sine sous le pseudo « Rozennwyn-Sine »

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