Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE TUNNEL / RENCONTRE AVEC UNE… BÊTE ?
LA PIÈCE TUNNEL / RENCONTRE AVEC UNE… BÊTE ?

LA PIÈCE TUNNEL / RENCONTRE AVEC UNE… BÊTE ?

Recruteur Tim

Ma mission, dénicher un apprenti pour le général et professeur Rayon. Un truc comme ça, je crois. Je dois donc trouver un savant. Moi qui ne voulais pas retourner me balader dans ce maudit château… 3 mois déjà que cette mission m’a été donnée et ce n’est que maintenant que je m’y mets. Il faut dire aussi que j’étais bien dans la tour, avec mes nouveaux amis. Quand je parle de mes nouveaux amis, je ne parle pas forcément du Château hein. Plutôt d’Alix, Aifé, Georges, Calice, Owang et même un petit peu Orgonn et Aconit…

J’en reviens à ma mission. Le téléporteur m’a déposé dans une pièce dont je ne vois pas la fin. Cette salle, qui ressemble à un espèce de tunnel, tourne vers la droite à quelques mètres d’ici.

Le parquet craque. L’origine du bruit me semble lointaine, mais malgré tout assez près pour qu’elle soit dans la même pièce. La salle où je me trouve est donc très grande. Et par la même occasion, j’en conclus que je ne suis pas seul. La seule et la meilleure idée que je trouve pour attirer le voisinage est de parler. Et je dis les premiers mots qui me viennent à l’esprit.

– Ah bah c’est bien beau tout ça mais moi je fais comment pour trouver un savant ? je crie en exagérant. Faut pas croire qu’il en pousse partout hein ! … Et heureusement d’ailleurs, j’ajoute plus bas, sans pouvoir me retenir.

La chose, le monsieur ou la dame à l’autre bout de la pièce/tunnel se met à courir. Ou plutôt je suppose qu’il coure car les bruits de parquets se font plus nombreux, et ils se rapprochent à une vitesse fulgurante. Qu’ai-je dit de mal ? car celui qui court m’a de toute évidence entendu. Ou alors il cherche juste de la compagnie et n’en a pas après mes paroles. Peu importe j’attends. Ce n’est de toute façon pas comme si je l’avais cherché.

La chose qui surgit alors du tunnel – car il est désormais évident que ce n’est pas un être humain – me stupéfie d’horreur.
J’ai à peine le temps de comprendre que cet énorme tas visqueux qui trône devant moi n’est pas une hallucination que la chose est sur moi, bouche ouverte prête à m’engloutir au moindre mouvement. Comment se sortir d’une telle situation ? Une situation légèremeeent, euh… délicate, je dirais… Les fils de bave emplissant l’espace de mon champ de vision ne sont guère appétissants et m’empêchent étonnamment de réfléchir. Mais réfléchir à quoi ? Si je sentirais quelque chose lorsque cette espèce de créature visqueuse m’engloutira ? Si au fond de son ventre les paroles résonnent ? Si elle préfère mordiller ou avaler tout rond ? La seule réponse que j’obtiens est un souffle violent et nauséabond qui m’aspire impitoyablement. La créature m’as, comme qui dirait, gobé. Comme ça, d’un coup, sans prévenir. Comme une grenouille aspirant l’insecte qui passait par là. Comme un humain gobant un flan dans son assiette. Elle a sans doute fait ça par gratitude, sans doute pour que j’arrête de me tourmenter avec toutes ces questions, sans doute…

J’atterris ou plutôt je rebondis sur une surface molle après avoir chuté pendant 0,9 seconde.

Qu’elle ait oublié de me prévenir qu’elle m’engloutissait passe mais pour le changement de luminosité par contre… C’est bien beau les économies d’énergies mais faut pas exagérer !
Mes yeux s’habituent lentement au noir. J’attends patiemment, de pouvoir discerner un bouton ou quelque chose de ce luxe qui me ferait remonter à la surface, car il faut avouer que ce n’est pas le meilleur endroit pour passer la nuit. Ça aurait pu être confortable s’il avait été possible d’oublier dans quoi on était vraiment et si l’odeur avait été un peu moins… forte, on va dire. (Pour plus de détails, veuillez-vous adresser au bureau des réclamations)

Mes yeux finissent par s’accoutumer à l’obscurité et je peux enfin distinguer ce qui m’entoure. Ce serait quand même mieux si j’avais une lampe… Mais ! Une lampe ! J’ai ça dans ma poche, il me semble ! Je fouille les poches de mon survêtement noir avant de la trouver enfin. Comment ai-je pu oublier que je l’avais ? je soupire. La lumière jaillit et ce que je découvre me stupéfie. L’intérieur de la créature s’étale, comme une grande grotte. Comment une si grande cavité peut-elle rentrer dans un si petit corps (même si la créature était loin d’avoir un « petit » corps) ?

Le sol est jonché de déchets intacts. Par-ci, par-là on trouve des petits meubles, des lustres, des tableaux anciens, des tapis… De quoi aménager une petite maison bien sympa, avec un peu de verdure en prime. Oui, parce qu’on peut également trouver des pousses d’arbres, ou des buissons légèrement écrabouillés. La totalité de ces « déchets » ont sans nul doute servi de nourriture à la créature, comme moi quelques instants plus tôt. Je soupire. Dans quelle situation suis-je encore allé me fourrer… Et surtout, la question est, maintenant : comment vais-je sortir d’ici (vivant de préférence) ? Mais… peut-être ne suis-je pas le seul être humain à avoir été…

– Qui es-tu ? lance soudain une voix dans mon dos. Je me retourne brusquement. Une fille aux longs cheveux noirs et aux yeux violets me fait face. Elle est plutôt petite et mince malgré l’âge que je lui donne, vingt ans tout au plus. Derrière elle se trouve son ombre. Normal ma lampe est allumée. C’est juste… bizarre. Son ombre ne semble pas être la même silhouette.

– Oh… Je ne me trompais donc pas, je ne suis pas seul ici, dis-je en évitant la question.

Je crois voir l’ombre de la fille hausser les épaules alors que celle-ci n’a pas esquisser le moindre geste. Je mets ça sur le compte de la fatigue. Soudain un tremblement de terre secoue le sol et nous nous retrouvons violemment projetés contre les parois visqueuses. Le monstre se déplace.

Autrice : Mià, sous le pseudo « Mià »

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