Amayelle
Je pousse la porte, et la referme derrière moi. Aussitôt, le froid me surprend, et la neige sous mes pieds nus transperce lentement ma peau. Intense sensation de brûlure.
Je lève la tête. Je suis dans une pièce aux murs immaculés, couverts d’une fine couche de glace. Quelques arbres fins et morts, une neige brillante, flamboyante à la lueur du soleil froid d’hiver, bien qu’il soit dessiné.
Je fais quelques pas, frissonnant, tandis que le froid touche mes membres un à un.
Devant moi, une étendue d’eau gelée. Immanuel aurait dit un « lac ». Moi, je n’aime pas trop ce mot. Il est bizarre.
Je pose mon pied sur l’eau, et un petit bruit se fait entendre. Je pose mon autre pied, puis parcours en quelques sauts le lac.
Je tombe à genoux dans la neige froide. J’éclate de rire, et commence à former une boule avec mes mains. Je me fige. Des souvenirs m’envahissent, des images, tout apparaît et disparaît à une vitesse fulgurante. Ignis, riant aux éclats. Auriane sautant de joie. Kyo souriant, malicieux. Océane, les doigts sur la surface gelée. Moi.
Souvenirs de ce jour où la source magique de mon mentor avait gelé.
Je secoue la tête, et commence à former un chat de neige. Une fois ses oreilles pointues réalisées, je souris. Il est mignon comme ça. Joli. Presque vivant.
Je ferme les yeux, souffle pour moi même.
-Presque vivant…
J’ouvre les yeux. Je sais déjà qu’ils sont argentés, signe que j’utilise cette force appelée magie. Mes ailes roses translucides frétillent.
Mon cœur semble se geler lorsqu’un chaton de neige me saute dans les bras. Je caresse lentement la couche de poudreuse. J’ai froid, mais pourtant, sa froideur apaise lentement les blessures de mon cœur, comme un glaçon apaiserait une lésion.
Je serre l’animal de glace contre moi. Tellement adorable… et magique.
Ma peine s’engourdit au fur et à mesure que le froid m’atteint. Je me relève, lentement. Sa queue ivoire bat doucement, caresse mon bras.
Je pose mon pied sur la glace, pour rejoindre la porte.
Craquement sinistre.
Je hurle de peur, la glace se brise, je sombre au cœur de l’eau.
Dis, Immanuel… La neige, c’est plus chaud que la glace ? Je crois que oui. La petite boule, non pas de poils, mais de neige, blottie tout contre moi réchauffe lentement mon cœur. Ça, et aussi le pendentif brûlant offert par mon mentor. Mon cœur est comme ma peine, engourdi par le froid. Les battements s’arrêtent, les larmes gèlent.
Dis, Immanuel… On peut tenir longtemps dans l’eau froide, sans respirer ?
Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »
Ce texte s’apparente à une fanfiction. Certains de ses éléments sont relatifs à l’univers de la série Les Chevaliers d’Emeraude, écrite par Anne Robillard. |