Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DE COTON
LA PIÈCE DE COTON

LA PIÈCE DE COTON

Aifé

Je saute. Je sens le sol doux, sous mes pieds, je m’y enfonce. Il est blanc, duveteux. Du coton. Je relève la tête. Les murs sont de la même matière, on ne distingue même pas les coins de la pièce, comme si j’étais dans une sorte de boule blanche, une boule de neige chaude. Aucun meuble ici, si ce n’est une jolie lampe ronde, constellée de papillons d’argent, et une table suspendue dans les airs par des cordes de lin, mêlées à des fils d’argent. Sur cette table, une assiette blanche, et un verre de lait. Sur cette assiette, une boule de pain briochée, parsemée de pépites de chocolat. Aucune porte ici, puisque je suis tombée du plafond. Il est brumeux, inaccessible, bien trop haut.
Il fait chaud ici. Il fait bon. Je m’allonge dans ce lit improvisé, de coton. Je m’endors rapidement, mais sombre dans ce sommeil empli de cauchemars, et rêve de cyanure.
J’ouvre doucement les yeux, me relève lentement. Je ne sais pas quelle heure il est, car j’ai perdu la notion du temps depuis longtemps. Je m’avance vers la table. La faim me taraude, et je mange la brioche et bois le verre de lait en entier.
Je tourne sur moi même, regardant une dernière fois cette pièce qui m’a offert quelques heures de paix, de tranquillité, de sommeil, et aussi de la nourriture. Je sais que je n’ai aucune chance de la revoir.
Je m’enfonce dans le mur le plus proche. Cette sensation de traverser du coton m’impressionne.

Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »

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