Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DU REBELLE
LA PIÈCE DU REBELLE

LA PIÈCE DU REBELLE

Écrite en écoutant « je saigne encore », de Kyo.
Aifé

Il hurle de douleur. Encore. Ce n’est pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière. Mon poignard lacère sa chair, faisant couler le liquide chaud carmin. Son odeur de vie, d’agonie, de mort mêlée me donne envie de boire chaque goutte du divin nectar, pour tous les non-humains. Ma victime est un homme.
La pièce dans laquelle je suis était immaculée. Était.
Maintenant, une odeur de souffrance, quelques larmes de douleur, et une immense flaque de sang recouvre le sol. En son centre, un homme, étendu, secoué de spasmes, hurlant à la mort. Comme il la souhaite, la supplie, lui demande inlassablement de le prendre, de le soustraire à ses souffrances ! Mais je ne lui ferais pas ce plaisir.
D’un sourire cruel, je fais jouer mon poignard. De fines égratignures, de plus en plus profondes, de plus en plus nombreuses.
Il halète, peinant à reprendre souffle, tant il hurle.
Il est vêtu de noir, entièrement. Un pendentif pend à son cou. Enfin pendait. En ce moment, il est entre les doigts de sa main droite. Je souris en le voyant. Un triangle, un œil. Illuminati. Un adepte de la Théorie du Complot. Encore un qui a tout comprit trop tôt.
Il repose sur le marbre blanc, maintenant recouvert de fines veinures écarlates. Encore secoué de spasmes, il est au seuil de la mort. Il souffre tant qu’il sue, hurlant si fort que je suis sure que tous les habitants du Château l’ont entendu. Je repose ma question, inlassable.
-Quel est ton camp ? Aventuriers, ou Château ?
Il ne répond pas. J’appelle ça, soit de l’inconscience, soit du courage. Il hurle, tentant de recouvrir ma voix menaçante. Si il survit, je sais qu’il l’entendra dans ses cauchemars. Qu’a fait cet homme, déjà ? Il m’a demandé, sombre idiot qu’il était si je voulais rejoindre les résistants. Les aventuriers. J’ai éclaté de rire. Et il a comprit que je ne voulais que rejoindre le Maitre des Lieux. Aussitôt, le duel avait commencé. Et s’était finit presque instantanément. L’humain ne fait pas le poids face au reptile. Aussitôt effrayé par ma forme naturelle, la surprise a joué en ma faveur. Je l’ai vaincu.
Un hurlement plus fort que les autres. Il faut dire que le poumon est un organe très sensible… Combien de temps tient on lorsqu’il est percé ? Peu de temps. Mais l’homme est résistant. Il tiendra au moins deux minutes. Je le sais. Maintenant qu’il a eu ce qu’il a tant désiré, sa fierté l’empêchera de s’abandonner.
-Quel est ton camp ?
-Je… Je suis un aventurier…
-Que sais tu ?
-Rien…
-Tu mens.
J’appuie sur sa poitrine. Un flot de sang se déverse. Son poumon s’emplit du liquide carmin. Il ne respire presque plus. Il ne peut plus hurler. Il est essoufflé.
-D’accord… Un rassemblement d’aventuriers va avoir lieu… Nous allons tenter de piéger le Château…
-De quelle manière ?
-Vas te faire foutre.
Dernier coup de poignard. Dernier souffle de vie. Désormais son sang a un goût de mort, de souffrance. Je mords son bras, me repais de son sang, me nourris de sa douleur. Je l’ai tué. Je savais qu’il ne m’apprendrait rien de plus.
Je relève la tête. La pièce, auparavant lumineuse, et teintée de sang, est maintenant noire, éclairée uniquement par le liquide de vie, maintenant synonyme de mort. Je me relève. Je sais qu’il me reste encore du chemin, avant de pouvoir rejoindre les troupes du Château.
J’ouvre la porte, et pénètre dans la pièce suivante, sans même y jeter un coup d’œil.

Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »

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