Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PLAINE IMMOBILE
LA PLAINE IMMOBILE

LA PLAINE IMMOBILE

Au début ce fut Ludwig qui me conduisit à travers les couloirs. Enfin je le pensais mais enfait il était perdu, malgré son air sûr de lui, il en savait pas non plus où il allait.
Nous arrivâmes devant un rideau immaculé et brillant, je n’arriavi pas à voir au travers. Ludwig tendit le bras et m’invita à entrer. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre.
Et ce que je vis me coupa le souffle.
Devant moi s’étendait un paysage hors du temps et de l’espace. Un plaine, immense, sans couleurs, sans aucun mouvement, pas de vent, pas de vie. Et pourtant des oiseaux planaient dans le ciel. Un arbre avait ses branches en mouvement. Mais dans un mouvement stoppé. Comme si quelqu’un avait appuyé sur le bouton pause en pleine journée.
– Nous sommes… dehors ? demandai-je, la voix cassée.
– Non, répondit le garçon pour toute réponse, avec la même expression neutre sur le visage.
Je n’ajoutai rien et nous commencâmes la traversée.
Sous mes pieds, je sentais l’herbe se plier, mais quand je le soulevai et regardai en arrière, les brindilles avait repris leur position initiale. Nous enjambâmes un ruisseau. L’eau était figée et un poisson était suspendu dans les airs, les gouttelettes autour de lui aussi.
Je me mis à avoir peur. Une peur soudaine, qui me noua l’estomac. Je suffoquais, j’avais de plus en plus de mal à bouger, comme si j’évoluais dans de la mélasse. Et je vis que Ludwig était dans la même situation. Autour de nous, le temps s’arrêtai, et nous pris au piège. Alors, poussée par l’adrénaline, je lui pris la main et me mit à courir droit devant moi, sans regarder où je posai les pieds.
Et soudain je butai contre quelque chose, j’entrouvris les paupières et vis une porte. Une porte, plantée en plein milieu du champ. Je tentai de l’ouvrir, sans succès. Le temps était arrêtée pour elle aussi. Mais il fallait vite sortir, Ludwig commençai à perdre ses couleurs, et moi aussi, mes cheveux viraient rapidement du blond au gris clair ! Alors, Ludwig, le plus lentement possible, vint vers la porte. Un mouvement continu, lent, doux, presque imperceptible. Comme les étoiles de mer. Et il parvint, de cette manière à tourner la poignée.

Autrice : Jeni25, sous le pseudo « Léthé »

Partager...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *