Partie 1 : Insectes
Petite, j’étais petite. Autour de moi tout était démesuré, immense.
Je repérai un poteau en bois, avec plein d’échardes (qui faisaient la taille d’un de mes bras). Elles rendirent l’escalade du tronc plus facile, comme des sortes de branches.
Arrivée en haut je fus prise de vertige. Et pour cause ! Quelle vue… La pièce où je me trouvai était une cuisine, une cuisine géante. La table faisait au moins 25m de haut. Au plafond étaient suspendus de saucisses, jambons et autres charcuteries. Toutes faisaient 4 à 5m de haut bien sûr. Je n’osais même pas imaginer la taille de bêtes desquelles venaient toute cette viande !
La porte au fond de la pièce était entre-ouverte je pourrai aisément m’y faufiler.
Je commençai alors ma longue traversée. Heureusement, j’avais du matériel d’escalade dans mon sac.
Après avoir traversé le buffet, j’arrivai au bord d’un gouffre. Je jetais un regard en bas. Un cafard passa. Puis deux autres. Un frisson de dégoût me parcourut. Je déteste les cafards. Et vu leur taille ils ne feraient qu’une bouchée de moi. Je saisis mon grappin le fait tournoyer au-dessus de ma tête et le lance. Loupé. Il a cogné le bord de table, ce qui a attiré l’attention des cafards vers moi.
A la cinquième tentative, je réussis enfin à avoir une prise solide. Prudemment je pose un pied sur la corde. Puis un autre. J’étends les deux bras et essaie de bien répartir mon poids. J’avance petit-à-petit. Soudain un insecte (géant) surgis devant moi. Horreur. Il s’est pris dans la corde. Je perds l’équilibre. Tentant de me rattraper à la corde, je tends le bras. Ma main se referme sur du vide. Je tombe.
Dans ma chute j’ai le temps de me retourner, pour voir les ignobles cafards s’amasser sous moi, n’attendant que le moment où je me briserai sur le carrelage.
5 mètres.
3 mètres.
50 centimètres.
Puis stop.
Partie 2 : Rencontre
Un garçon m’avait rattrapé et me tenais d’un bras, tandis que de l’autre il tentait de repousser les insectes autour de nous. Il me remit sur pieds et me lâcha. Avec une sorte de hache à double tranchant il commença à combattre les cafards. Il en tua deux, puis commença à se faire submerger. Je songeai à m’enfuir, à la laisser là. Mais je ne pouvais pas, je ne pouvais pas abandonner cet inconnu qui m’avait sauvé. Je fouillais mon sac, mais rien. Soudain une lumière attira mon regard. Un rayon de soleil se reflétait sur un petite aiguille (géante pour moi). Je m’emparai d’elle et bondit en direction des insectes. Le garçon était acculé, essoufflé, et blessé.
Alors je devenait quelqu’un d’autre, je passai sur le fil de l’aiguille les cafards, les pourfendant l’un après l’autre. Mais après en avoir tué cinq, l’aiguille fichée dans une bestiole.
Dans un râle, le cafard s’écroula. Aussitôt ses congénères surgirent, furieux et se dirigèrent vers moi. Une main agrippa alors la mienne.
– Cours aussi vite que tu peux !!! me lança le jeune homme.
Nous nous mîmes alors à fuir, les insectes à nos trousses. Mon sauveur bifurqua alors à gauche, entre deux meubles, puis nous nous faufilâmes dans un trou à l’intérieur d’un bois. Je ne savais pas où nous étions. Nous courions sans nous arrêter tournant parfois. AU bout d’un long moment de course, je le suppliai de s’arrêter. Je n’en pouvais plus, j’avais la gorge sèche, un goût de sang dans la bouche, du mal à respirer, et envie de vomir.
– C’est bon ? On peut repartir ? demanda-t-il à peine quelques minutes plus tard.
– Quoi ?! Déjà ! Non, je n’en peux plus ! Et qui es-tu d’abord ? Où veux-tu qu’on aille ?
– Je m’appelle Ludwig. On va dans ma planque, tu es la seule personne comme moi, alors je t’aide…
Douteuse, je finissais par accepter, après tout je ne savais pas où nous étions.
Autrice : Jeni25, sous le pseudo « Léthé »