Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE AUX ODEURS
LA PIÈCE AUX ODEURS

LA PIÈCE AUX ODEURS

La porte du château s’ouvre à mon apparition. J’aperçois des lierres enlacer les pierres anciennes de cette ruine. Digne d’un film d’horreur !
La pièce dans laquelle j’entre est noire, toute noire. Il me faut quelques secondes pour réaliser qu’il n’y a a pas de lumière du tout. La porte se claque derrière moi. J’ai peur. Les lumières s’allument et j’entends un bruit sourd, très fort. Une voix se propage dans la pièce :
-Bonjour Elko, tu es entré dans la pièce des odeurs.
Je suis pris de panique et je tape de toutes mes forces sur la porte derrière moi, j’agrippe la poignée, je la tord sans succès. Je me met à pleurer.
-Où est-ce que je me suis embarqué? je chuchote.
-Tu as trente secondes pour t’en sortir, un, deux…
Qu’est ce que ça veut dire ? Je réalise que la pièce est ornée de boîtes de toutes les couleurs. J’aperçois une pancarte en face de moi, sur une porte blanche : « Ouvre la boîte sans gaz toxique, et tu pourras sortir. »
-Trois, quatre, cinq…
Pas le temps ! Je m’exécute sur le champ. Je ne comprends rien à rien. Où mène cette porte en face ?
-sept, huit…
Qu’est ce qui m’arrive ? Tout se passe si vite, dans ces moments là nos réflexes sont mis en jeu. J’ouvre une boîte au hasard. Merde ! Je crois bien que je vais mourir, une violente fumée se dirige tout droit sur moi. Automatiquement je ferme les yeux. Mais non, je suis trop stupide ! Je devrais me boucher le nez ! Je n’ai vraiment pas envie de finir ma vie comme ça, piégé entre les griffes de ce château maudit ! Je ne comprends pas, je voulais juste aider Lio ! Et soudain une pensée me vient à l’esprit, comme lorsqu’on se prend une claque, Lio serait-elle morte ? Hier, tout le monde la disait disparue et c’est pour ça que je suis venu. Je suis venu à mon potentiel lieu de mort oui ! J’ouvre une autre boîte. Pas de chance. Je commence à manquer d’air.
-10, 11…
Lio m’avait proposé de l’accompagner visiter cet endroit, mais je ne l’ai pas suivie. quel débile je suis ! Elle serait sûrement là, avec moi aujourd’hui si nous étions ensemble. On aurait peut-être réussi à ouvrir les boîtes plus rapidement.
J’ouvre trois autres boîtes, ce qui vaut à propager encore plus de poison dans cette pièce. Je prie, au cas où Dieu existe. J’en ouvre une autre.
-16, 17…
Le gaz toxique sort de la boîte. Je cours sur une toute petite distance, si petite que je trébuche en me cognant le genou sur la boîte que j’ouvre en même temps. Encore du gaz ! Je commence à croire que Dieu n’existe pas. Je me relève.
-24, 25…
J’ai besoin de respirer, mais je sais que je ne peux pas. Je suis perdu. Si je meurs maintenant, de quelle façon ? Je me pose cette question souvent, sauf que là, ça parle des cinq secondes restantes. Dans cinq secondes je serai mort ou vivant.
Il y a un problème, j’ai ouvert toutes les boîtes ! Oh non… Je dois respirer ! J’inspire un grand coup en espérant que ce ne soit pas la dernière fois. Il y a sûrement une solution, mais je sens déjà le gaz qui fait effet sur moi.
-26, 27…
Pourquoi Lio voulait-elle s’aventurer là dedans ? Je tape de toutes mes forces sur la porte avec la pancarte, je m’accroche à la poignée pour ne pas tomber. Je pose mon coude sur la boîte ouverte à côté de moi. Je sens le gaz me faire tourner de l’œil petit à petit. Mes mains tremblent. Je tremble de partout et je sue à tel point qu’une goute de transpiration se glisse dans ma narine. Je serai vraiment sexy si on retrouve mon cadavre. J’aperçois quelque chose dans la boîte. Ma vision est tellement floue que j’attrape l’objet sans même savoir. En le prenant je devine une clef. Une clef, sérieux ?! Il suffisait d’une clef ? Je l’introduit dans la serrure.
-28…
Je tourne, j’ouvre.
-29…
Je me glisse à l’extérieur, et claque la porte.
J’entends des pas s’approcher près de moi, je ne sais pas où je suis,ni qui arrive. Je suis affalée sur le sol, presque morte. Les pas sont calmes et contrôlés. Je fais le noir dans ma tête au moment où j’entends un rire démoniaque. On rie de ma mort. Suis-je en train de mourir ?

Autrice : Elko, sous le pseudo « Elko »

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