Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DE LA JUNGLE, DES RECRUTEURS ET DE LA FILLE
LA PIÈCE DE LA JUNGLE, DES RECRUTEURS ET DE LA FILLE

LA PIÈCE DE LA JUNGLE, DES RECRUTEURS ET DE LA FILLE

Une fois entrés nous nous rendions mieux compte de l’immensité de la pièce. Elle était entièrement envahie par la végétation : des arbres, des buissons, des lianes… Il y avait même un petit ruisseau qui la traversait.
Un chemin avait été grossièrement tracé par de précédents voyageurs qui avaient inconsciemment piétiné cette nature qu’on pouvait désormais qualifier de « morte ».
Le Brouhaha infernal d’une cascade retentissait dans la foret noyant le moindre petit bruit.
Mica marchait devant suivant cette espèce d’allée et je restais derrière, silencieuse. Au bout d’un moment, il me tira par la manche insistant.
– Loue, loue ! chuchota-t-il, bien qu’il n’y ai pas besoin car je l’entendais déjà à peine. Que pouvait-il craindre ?
– Loue tu m’écoutes, reprit-il, les voix se rapprochent, des gens arrivent, ils faut qu’on se cache, on ne sait pas qui c’est !
– Ah…euh oui !
Des voix, oui bien sûr c’était ça que j’entendais depuis tout à l’heure ! Je n’avais pas réalisé ! Il devaient parler fort pour qu’on les entendent, pensais-je.
Je suivis Mica derrière un buisson.
– Mica tu penses pas que ce serait mieux qu’on monte dans un arbre, fis-je en désignant le gros chêne qui trônait fièrement devant nous.
– Euh…
– Ce serait plus sûr et on sera moins visible ! Allez, le suppliai-je.
– D’accord, si tu veux, dit-il.
On commença à escalader l’arbre, il était gros et ce n’était pas si facile, le tronc humide glissait par endroits et certaines branches craquaient. D’autant plus que les voix se rapprochaient. Heureusement pour nous leurs possesseurs n’avaient pas l’air d’aller très vite.
Mica grimpait presque aussi bien qu’un singe tandis que moi…l’escalade n’était pas mon fort ! J’en étais à peine à la moitié quand il arriva en haut. Il m’encourageait en chuchotant et m’aidait comme il le pouvait. Enfin, il ne resta plus que 7 mètres, 7 malheureux petits mètres, ce n’était rien et pourtant…
Je montais mon pied, ma main, mon autre pied, mon autre main…
Les voix se rapprochaient. Pied. Main. Pied. Main. Soudain, un cri. Humain, d’une fille sans doute. Les voix. Plus que 4 mètres. Un second cri. Plus court. Je continuai à avancer, lentement. Les voix étaient plus proches que jamais. 2 mètres. LES VOIX. Au moment où je commençais à croire que c’était fichu, je vis la fille du cri qui déboucha en dessous de nous. Je baissai la tête. Elle la leva. Nos regards se croisèrent puis elle disparut. Les autres. Ils étaient là. Mica me tira.
J’étais enfin en haut, je soufflai, il fallait que je me calme. Je regardai en bas : ils étaient deux et n’avaient pas l’air de nous avoir vu, ils regardaient autour d’eux, comme si ils cherchaient quelque chose ou… quelqu’un…
– La fille ! chuchota Mica comme si il lisait dans mes pensées.
– Oui, j’espère qu’elle est bien cachée ! lui répondit-je.
Mica qui était déjà reparti dans son observation des deux bonhommes tourna brusquement la tête vers moi :
– Ils sont à la solde du château, je crois !
Je me demandai d’abord d’où il connaissait le château avant de me souvenir que je lui avait tout raconté.
– Comment tu le sais ?
– Ils ont un espèce d’écusson sur leurs vestes alors je suppose. En plus ils ressemblent à ce que tu m’avais décrits !
En effet, c’était des hommes, enfin, des espèces d’hommes à la peau bleue, poilue, ils étaient assez moche, du moins répugnants. Ils portaient des salopettes kaki, toutes déchirées et une casquette rouge qui n’arrangeait pas leur apparence.
Ils s’étaient mis à parler en regardant une carte étrange :
– Elle n’est pas loin, regarde la carte ! disait l’un. Viens !
Celui qui venait de parler semblait être le chef, l’autre n’avait pas l’air très dégourdi.
Je dis à Mica :
– Il faut qu’on se déplace ! On les suit. Viens !
Les arbres étaient tellement collés qu’on pouvait passer de l’un à l’autre sans qu’on nous voit. Ce n’était pas non plus très difficile et on allait à la même vitesse qu’eux qui marchaient. Ils s’arrêtèrent enfin. Nous aussi. En face, à à peu près 20 mètres, on voyait le mur de la pièce, un mur recouvert de lierre.
En dessous ils chuchotaient, soudain le « chef » plongea la main dans un buisson puis recula, il tenait le bras de la fille !
– Comment ont-ils pu savoir qu’elle était là ? me murmura Mica
– …
Je me taisais. Si ils avaient pu savoir où elle était… ils pourraient sans doute savoir où nous nous étions…
– Prends le deuxième ! dis-je à Mica
Puis j’attrapais une liane qui pendait à coté de nous, et sans plus réfléchir je m’élançais dans le vide en criant, entendant un QUOI ?? horrifié derrière moi.
Le « pas dégourdi » se tourna vers moi, les yeux grands ouverts de stupeur avant de se prendre mes pieds en pleine figure, l’assommant sur le coup.
Je lâchai la liane et m’écrasai sur le sol. Les deux autres me regardaient. Que faisait Mica ? Je le vit qui tremblait de peur. La créature qui tenait toujours debout m’empoigna par le col. Ce fut ce qui décida Mica, il prit une liane à son tour et sauta. Il ne rata pas sa cible mais ne réussi pas à lâcher la liane. Délivrée de l’emprise du gros bonhomme, je lui criai :
– Saute !! Mais sauteee !!!
C’était trop tard, il était trop haut, il allait s’écraser contre le mur d’en face, c’était inévitable. Je ne pourrais plus jamais lui parler.
Je pleurais.
Soudain, il ralentit, d’un coup. On entendit un petit « boung » lorsque il percuta le mur puis ses mains lâchèrent la liane. Il tomba, inconscient.
– NOOOONNNNN !!!!!
Sa chute se ralentit aussi comme ça avait été avant : il ne tombait plus, il volait. Mais cette fois ça ne dura pas, il reprit de la vitesse et s’écrasa sur le sol.
Je courus vers lui, le secouai en pleurant et je criai.
La fille était derrière, à genoux, les mains sur le visage. Elle se leva puis vint près de moi.
– Du calme, il est seulement évanoui, il n’a pas chuté de très haut, il n’a pratiquement rien normalement. Et puis il n’est pas rentrer dans le mur !
Sa voix douce me réconforta mais son « normalement » m’inquiéta plus qu’autre chose.
– C’est vous ?
– C’est moi qui quoi ?
– Vous l’avez ralentit ?
– Oui.
– Vous êtes… magicienne ?
– En quelque sorte.
Tu peux me tutoyer. Je m’appelle Pomme.
Elle me tendit la main, je la regardais, puis je la lui serra. Soudain elle m’attrapa la main, me montrant des… croûtes horribles, vertes foncés.
– QU’EST CE QUE C’EST ? me demanda-t-elle
– Je… je ne sais pas. C’est horrible ! Depuis quand ai-je ça ?
– As tu des pouvoirs magiques ?
– Euh… oui, je peux prévoir le futur…
Mica se réveilla en sursaut, je me précipitai vers lui.
– Mica, mica !! Tu m’entends ???
– Où je suis ?? murmura-t-il
– Dans une forêt, enfin bref, c’est trop long à t’expliquer…
– Qui es-tu ?
– Mais c’est moi !
– Toi qui ?
– Ben, Loue !
Oh mon Dieu !! Je me tournai vers Pomme :
– FAIS QUELQUE CHOSE S’IL TE PLAÎT ! IL A PERDU LA MÉMOIRE, hurlai-je
Elle regardait Mica avec des yeux pensifs, elle se tourna vers moi.
– Euh… oui, je peux essayer
Elle ferma les yeux, Mica s’endormit ou s’évanouit, je ne sais pas, mais il ferma les yeux.
Pomme murmura longtemps des trucs incompréhensibles avant de s’approcher de Mica les yeux pleins d’espoir puis de me dire sans se retourner :
– Je crois que ça a marché…
Mica se réveilla soudain.
– Mica ? fit-je, comment te sens-tu ?
Il se tourna vers moi, regarda autour de lui puis étrangement me demanda :
– Euh… Loue, c’est qui Mica ?
Je le regardai horrifiée. Pomme s’en remit avant moi, elle alla vers lui et lui dit quelques mots. Après de longues minutes, je parvins enfin à articuler :
– Ben… c’est… toi…, sachant bien que Pomme lui avait déjà expliqué.
Je n’en revenais pas, il ne se souvenait plus de son prénom !
– Aussi loin que je me souvienne, je m’appelle Tim, me répondit-il, amusé.
Je restai sans voix.
Pomme vint vers moi et me chuchota :
– Je suis désolée, vraiment, c’est à cause de moi ! Il y a certaines fois quelques petits défauts dans la magie, avec moi en tout cas, ajouta-t-elle plus bas. Au moins il a retrouvé la mémoire…euh… à part son prénom, rougit-elle.
Je crois, poursuivit-elle, qu’il faudrait mieux qu’on l’appelle comme il veut… Tim.
Ou sinon… je pense que je pourrai réessayer un autre sort pour qu’il se souvienne de son prénom mais… il y a des risques…
– Alors non ! Surtout pas, m’exclamai-je
-De quoi parlez-vous ? fit la voix de Mica juste dans notre dos.
Il s’était levé et nous écoutait.
– Euh…rien ! m’empressai-je de répondre.
Puis j’ajoutai : je pense qu’il faudrait retourner auprès des deux trucs là-bas, fis-je en désignant les deux hommes avachis par terre, pour détourner la conversation.
Ce qui marcha, ils ne pensaient plus à Mica, enfin Tim, et à la magie.
Dans les papiers qu’avait porté le « pas dégourdi », on trouva une étrange carte et une petite liste. La carte était vraiment bizarre, on voyait des petits pieds se déplacer partout dans… hum… le château, je crois, accompagné de noms, comme euh… mam…zelle Blabla, miss Love…je sais pas quoi….
– LA CARTE DU MARAUDEUR !! s’écria Mica, euh Tim (je ne m’y ferai jamais !).
– MAIS OUIIII !!! BIEN SUR ! renchérit Pomme. Ils ne sont pas aussi bête que ça finalement, ils se sont servis d’Harry Potter pour imaginer ça en vrai, c’est formidable !
Maintenant elle est à nous ! sourit-elle.
Je ne comprenais rien à ce qu’ils baragouinaient. Étaient-ils devenus fous ?
– C’est quoi Harimachin ? demandai-je, et la carte Dumarodeure ?
Mica-Tim se souvint que je venais d’une autre époque :
– Oh, euh… c’est un film mais c’est pas grave, laisse tomber !
A croire que j’étais débile, enfin bon, bref…

La liste, elle, contenait seulement trois prénoms :
« – Miss Lovegood
– Pomme
– Saralé »
Nous n’arrivions pas à comprendre ce que cela signifiait exactement mais nous pûmes faire quelques rapprochements.
– Ça doit être d’autres aventuriers que ces deux-là cherchent ou cherchaient. Que t’ont-t-ils demandés Pomme ?
– Je ne sais pas vous les avez assommés avant, sourit-elle, mais d’après ce que j’ai pu comprendre ils voulaient m’emmener pour que je sois à leur service. Et je vous remercie vous m’avez sauvé la vie !!
– Au service du château, compléta Mica-Tim
– Bon on sort de cette pièce ? Parce que je commence à la connaître par cœur, là ! dit-je
– Et eux on en fait quoi ? demanda Pomme
– Ben on peut les laisser ici, de toute façon quand ils se réveilleront, ils ne sauront pas ou nous sommes puisque ils n’auront plus la carte !
– Ok, on y va alors ?
– Attendez je refais mes lacets, vous avez qu’à partir devant, fit Mica-Tim
Nous partions et Pomme m’avait déjà engagé dans une énième dicussion.
Lorsque qu’on vit au bout d’un moment que Mica ne nous avait toujours pas rattrapé, on retourna sur nos pas en courant.
– TIMMMM ?????? criai-je. Oh non, j’espère qu’il ne lui est rien arrivé !!
– Regarde il y a quelque chose par terre ! s’écria Pomme
C’était une lettre, je la lus d’une voix tremblante :
« Ils faisaient semblant qu’ils étaient toujours inconscients en attendant le bon moment. Pendant que je faisais mes lacets, ils ont sortis une arme et m’ont obligés à les suivre.
Excusez-moi de vous abandonner mais je suis obligé ! N’oubliez pas que je ne basculerai jamais du côté du château, et j’essaierai de m’échapper à la moindre opportunité.
Je suis censé vous dire au revoir. Ils me l’ont accordés et si vous lisez ce papier c’est qu’ils auront été assez bête pour ne pas le relire.
Au revoir.Tim. »
Je m’écroulai en pleurant, Pomme à mes côtés.

Autrice : Mià, sous le pseudo « Mià »

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