Quand j’ouvris les yeux, j’eus l’impression de tomber. D’une chute, certes, lente, mais sans fin discernable. Comme si j’étais dans une sorte d’apesanteur. Je regardai autour de moi. J’étais dans une sorte de puis. Aux murs étaient accrochés des tableaux et des étagères. Cela me fit penser à Alice aux pays des merveilles, un des livres que j’avais lu, l’an passé.
Je m’aperçus que ma douleur au bras gauche s’éteignait peu à peu. Je baissai le regard sur mon bras. La rougeur se rétractait sur ma main, qui, elle, arborait toujours la même couleur pourpre, plus intense à chaque instant. Pourtant je ne ressens plus aucune brûlure.
J’étais tellement préoccupée par l’état de mon bras que je ne vis même pas le sol qui se rapprochait dangereuse. La pesanteur retrouvant soudain ses droits, je recommençais à tomber en chute libre. Par un réflexe idiot, dans la mesure ou tout réflexe est idiot dans ce genre de situation précaire, je mettais mes mains en avant, comme pour amortir une chute qui risquait fort d’être mortelle. On dit que la seconde qui précède sa mort, on voyait sa vie défiler devant ses yeux. J’allais enfin savoir si cela était vrai ou non.
Je n’en eu pas le temps. Ma main se mit à rougeoyer de plus belle et, au dernier instant qui précédait ma « percussion » (hum. Est ce que c’est politiquement correct ? Probablement pas. Mais vu qu’il ne me reste qu’environ deux secondes avant de mourir, je ferais bien de trouver une solution au lieu de palabrer sur les mystères de ma langue. Reprenons.) avec le sol, je rebondissais sur un écran doré apparu quelques centimètres au dessus du carrelage. L’élan de ma chute me fit rebondir haut et un crochet se matérialisa dans ma main, plus rouge que jamais. J’eus la présence d’esprit de le lancer sur le rebord d’une étagère, il s’y accrocha et s’allongea lentement me déposant au sol relativement délicatement puis disparu comme il était venu.
Je regardai ma main ébahie. Elle était responsable de ce…prodige ? Et comme pour répondre affirmativement à cette question, elle rougeoya de plus belle.
Sans m’en rendre compte, toujours concentrée sur ma main, je me mettais à marcher passant une petite porte.