Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
L’ENTRÉE DU DOMAINE DES LESSIVEURS
L’ENTRÉE DU DOMAINE DES LESSIVEURS

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L’ENTRÉE DU DOMAINE DES LESSIVEURS

le champignon fluorescent à pois jaunes as le champignon fluorescent à pois jaunes

Je suis immobile. J’entends la porte se refermer dans un « Clong ! » retentissant. Je fais un pas et écarte le rideau qui se trouve devant moi. La pièce où je me trouve est effrayante… Non pas pour son apparence, mais à cause de l’atmosphère qui y règne. L’air y semble dense, compact. Des scintillements se reflète sur cette couche gazeuse; je cherche leur provenance. Mais… J’ai l’impression que… Que ce sont les nuages eux-même qui brillent ! Je fais un nouveau pas et je lâche le rideau : je l’entends siffler dans l’air. Bon… Il doit bien y avoir une porte, alors cherchons la. Qu’est-ce qu’il peut bien avoir derrière ces nuages ? Je me baisse et tente de regarder. Je distingue un tapis élimé couvrant le sol, je pose ma main dessus. À mon grand étonnement, il est dur, comme si il était couvert de vernis-colle. Je lève les yeux et aperçois une commode en osier, une table fendue en son milieu, quelques tableau décorant les murs de pierre et… Une porte ! Je cours à travers la brume quand soudain, je m’arrête. J’ai entendue une voix. Des voix. Des milliers de voix qui murmurent autour de moi :

« -Non mais franchement, les humains ne savent pas faire attention… Elle m’as blessé !
-C’est ta faute, tu n’avait qu’à pas te matérialiser !
-Oh ! Tu es jaloux ! Tes pouvoirs sont tellement vides de magies que…
-Quelqu’un a vu la Doyenne ?
-On m’a dit qu’elle était partie à la recherche de quelque chose…
-Ton intelligence, peut-être ?
-Oh toi, je vais…
-Cela fait bien longtemps qu’on a plus vu de visiteurs…
-Parle pour toi ! Si ils sont tous aussi indélicats que cette femme, je ne veux plus jamais en voir !
-Ne sois pas de mauvaise foie… »

Ça recommence. Encore des fantômes. Enfin, ils n’ont pas l’air bien méchant ceux là… Du moment que je croise pas celle de tout à l’heure, tout va bien !

« -Écoutez moi !
-Quoi encore ? »

Oh non.

« -S’il vous plait, faites silence…
-De quoi elle se mêle ? »

Pas elle. Surtout pas.

« -Partez. Maintenant.
-Non mais franchement…
-Arrête, Plin !
-Mais qu’est ce qu’elle fait là ? Elle devrait être avec la Doyenne.
-Tu as bien raison !
-Moi je trouve que… »

Elle ne m’a peut-être pas vu, il y a peut-être une chance… Mais comment pourrait-elle ne pas me voir ? Moi, l’intruse. L’humaine au milieu des nuages, je suis aussi visible qu’une flamme au milieu d’une plaine enneigée. Je m’allonge sur le sol, espérant disparaître de son champs de vision. Elle m’adresse un sourire carnassier et s’exclame, d’une voix étonnamment grave :

« -ORDRE DE LA DOYENNE ! »

Son cri résonne un instant dans la masse de gaz, puis cette dernière s’évapore dans un bruit de ballon crevé. Il n’y a plus que nous deux. Sa silhouette se dessine peu à peu dans la salle. Les couleurs de l’arc en ciel miroitent sur sa peau translucide. Elle s’approche. Immobiles, toutes les deux, nous nous dévisageons. Enfin, c’est elle qui me dévisage, je ne vois qu’un nuage en suspension. Je sens son souffle sur mon front. Elle murmure :

« -Je ne t’ai pas oubliée… Tu vas payer. Tu as manqué de respect.
-À… À quoi ?
-À moi, mon peuple, la Doyenne !
-La Doyenne ?
-Silence ! Silence… Tu vas payer, voilà tout. »

Soudain, les lames de glaces me frôlent, l’air froid me pousse. Un mur de brume me repousse, inexorablement, vers le gouffre. Ce simple trou que j’avait tout a l’heure ignoré se présente désormais comme un danger immédiat, une mise à mort. Je m’approche… Mes pieds effleurent le bord de l’abîme. Je chute de quelques mètres mais parvient à glisser mes doigts dans une aspérité de la roche. Le souffle glacial me balaye les cheveux. Je dit, le plus fort possible :

« -Non… S’il te plait… Je ferai… Tout ce… Que… Tu veux…
-Trop tard.
-Non… Non… Non !
-Désolé. Ordre de la Doyenne. »

La douleur le transperce et je lâche prise.
Je tombe.

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