Etincelle de Feu as Etincelle de Feu
Emportée par mon élan, je tombai sur le sol. Un sol moelleux, recouvert d’un tapis magnifique, tissé de fils d’ors et rouges comme le sang. « Parfaitement assorti avec mon épée », pensai-je avant de me relever.
Je me trouvais dans une grande salle chaude et bien éclairée. Mais surtout, elle était pleine de grandes étagères, recouvertes de velours, qui supportaient des centaines… non, des milliers… des millions de livres. Toutes les tailles, toutes les formes, toutes les couleurs étaient représentées ici. Des grands bleus en velours, des petits rouges cartonnés, des gros verts poussiéreux… Il y en avait partout. Des étagères était réparties contre les murs ou dans la pièce, sans aucune règle apparente. Mais les livres ne se contentaient pas des étagères : ils étaient posées, empilés, partout sur le sol, sur ce qui avait du être des chaises et adossées à des murs, à la porte que je venais de pousser… Ils étaient tous couverts d’une épaisse poussière, et certains étaient même enfoui sous une fine couche de moisissure… On n’avait pas du venir dans cette pièce depuis un moment !
Les livres n’étaient pas classés. Ils s’étalaient au hasard partout où il y avait de la place. Moi, j’avais toujours aimé les livres, c’était d’ailleurs eux qui m’avaient guidés ici. Ils m’ensorcelaient plus que n’importe quel sortilège. Cette salle était bien différente de la pièce précédente, où la sensation d’enfermement me maintenait prisonnière. Dans celle-ci, c’était ma passion et ma joie qui risquaient de m’enfermer. Mais tout de même… Je pouvais bien voir un peu quel style de livres il y avait là, non?
J’en attrapai un au hasard, le feuilletait un instant. Un livre de cuisine. Je le posai et en pris un autre. Celui-là traitait les techniques de combat à l’épée. Plus intéressant. Mais j’avais suffisamment pratiqué avec un bâton depuis ma plus tendre enfance pour savoir que ça ne me servirait pas. Et puis ma superbe arme de feu et de sang, que j’avais baptisée Anduril, faisait partie de moi quand je la magnais. Parfois, je ne savais plus si c’était véritablement moi qui la contrôlait, ou elle qui guidait ma main. Sans doute y avait-il une part de vérité dans les deux. Mais je faisais corps avec elle.
Le troisième livre était de cuir bleu. Je l’ouvrit et le feuilletait. Enfin! Ce livre que je cherchais depuis si longtemps. Un livre de magie qui pourrait me faire progresser largement, me permettre d’acquérir de vrais pouvoirs. Mais pas maintenant. Je sentais que le temps m’était compté. Il fallait que je reparte. Une quatrième pièce! Mais je ne pouvais pas laisser le livre là. Il était trop précieux. En un sens, il ne fallait pas qu’il tombe entre de mauvaises mains. Mais aussi, il fallait que je l’étudie. J’aurais besoin de pouvoirs pour survivre ici, car maintenant que j’étais entrée, je ne pouvais plus sortir de ce château. Il fallait que je l’explore, jusqu’à la toute dernière pièce. Moi, toute seule, sans autre défense qu’une épée (magnifique certes, mas épée tout de même)? Au moins de la magie. Je savais créer un cercle de protection, mais pas très puissant. Mais boules de feu n’étaient pas très grosses et mes éclairs pas très lumineux. Comment acquérir de la force? En travaillent, en étudiant. C’était pour vivre.
Je m’élançai vers la porte de bois foncé, le livre bleu sous le bras.