Shvimwa as Shvimwa
Chez moi !
MA grotte, mon antre.
MON canapé vert.
MA cheminée de glaise.
MA fleur carnivore.
MON écran plat 3D.
MA table basse en bois.
MON porte-manteau.
MES tenues noires.
MON matériels d’espion.
« C’est grand chez toi,
enfin, l’essentiel c’est que tu puisse me rendre la mémoire !
– Il est vrai
Que je composerai
Une ode à ce sujet !
Votre grotte,
Cher Dvango,
Est si haute !
C’est si beau !
Je suis charmée ! »
Toujours aussi beau, les vers de Plitza ! Dommage que ma chère nièce ne puisse vivre de sa lyre et soit toujours entrainée dans les embrouilles !
Il va me falloir beaucoup de courage aujourd’hui pour opérer Shvimwa, mais allons-y !
Ma salle d’opération est située au fond de la grotte. C’est un endroit tout peint de blanc, où on trouve :
– un lit blanc
– une table blanche avec scalpels, seringues, pinces, gants…
– une lampe blanche
et c’est tout.
Shvimwa, d’un ton chargé de peur s’exclame :
« Que vas-tu me faire ?
– Je vais te rendre ce que je t’ai pris ! Tu redeviendras celle que tous appelait la muse à la lyre, de ta musique émouvante tu pourras enfin accompagner les vers de ta sœur et Orgonn se battra comme avant contre les valets venus vos observer !
– Selon toi, je suis la musicienne, Plitza est la poétesse, Orgonn est le guerrier…Et toi ?
Et si je ne veux pas ? Si je veux observer, découvrir ?
– Moi, je suis l’astrologue, le magicien, le donneur de rêves…
Tu vas retrouver la mémoire, à toi de voir qui tu veux être. Tu te souviendras toujours de quand tu ne te souvenais pas. Je ne peux rien contre ça.
Est-tu prête ?
– …Oui ! »
Elle s’allongea sur la table. Intérieurement je tremblai, j’avais peur du faux mouvement, peur de me tromper…
Après de heures d’opérations, durant lesquels j’avais mêlé magie et science, durant lesquels le hasard et la chance étaient aussi fort que ma maitrise et la technique, durant lesquels j’avais prié les divinités auxquelles je ne croyais pas, elle se réveilla. Perdue, mais réveillée !
Elle dit alors :
« Salut Dvango…Ca va ?
Plitza, Orgonn…
Mon frère, ma sœur…
Je…Je me souviens !
Mais je ne veux plus jouer de la lyre.
Plitza, je n’égaillerai plus tes vers, je ne jouerai plus !
Trop de dégâts. Mes doigts causent trop de dégâts !
– Que voulais vous dire
Ne plus jouer de la lyre ?
Vous étiez un génie
Vous revoilà en vie,
Prête à jouer,
Et vous le refusai !
– Mes doigts, sur la lyre, rendent réel tes vers, causant des catastrophes !
– Mais, ma nièce, c’est un pouvoir immense que vous possédait là !
– Laissez-moi tranquille ! »
Et elle tourna les talons s’enfuyant vers la porte de verre vert.